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Vidéo Clarisse Agbegnenou : "J'espère un bébé avant Paris. Repartir aux Jeux avec une famille, ça motive"

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Interview Clarisse Agbegnenou - TLS 18/10/21
Interview Clarisse Agbegnenou - TLS 18/10/21 Interview Clarisse Agbegnenou - TLS 18/10/21
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport

Dans un entretien à Tout le sport, Clarisse Agbegnenou confie vouloir mener de front désir de maternité et objectifs olympiques, en vue de Paris 2024.

Championne d'Europe, championne du monde, championne olympique, Clarisse Agbegnenou a le plus beau palmarès du judo féminin. Mais la jeune femme s'est trouvée un nouveau défi : défendre à Paris ses deux titres olympiques sous les yeux de son public et de sa famille. Une famille qui pourrait être agrandie d'ici peu. La judokate de 28 ans a fait part de son désir de maternité, intégré dans son projet sportif, avant Paris 2024.

Fabien Levêque : Cette préparation olympique a été longue et fatigante  ?

Clarisse Agbegnenou :  Déjà 4 ans c'est long mais 5 ans c'est une montagne. Il faut la gravir et ça a été très, très dur. Je dis toujours que j'expliquerai à mes enfants, à mes petits enfants, que l'on a vécu les jeux olympiques de la guerre. Parce que ça a été un moment qui a été vraiment difficile. Entre athlètes, on ne se voyait pas. Normalement, on a l'habitude de se voir tout au long de l'année, de voyager, de partager des choses. Et là c'était un moment où on était un peu seuls, c'était difficile. J'étais dans un bon état de déprime, il faut le dire, ca a été bien compliqué. Donc j'ai survécu à ces jeux de la guerre, et je suis contente d'en être sortie de la meilleure des façons possibles. J'ai vaincu la guerre avec mon équipe et j'en suis très fière.

Dans quel état on est après une année qui a demandé autant d'investissement ?

J'ai eu un sentiment de soulagement. Quand j'ai gagné, quand j'ai fait tomber Tina, j'ai été soulagée. Je lui ai dit : ça y est, c'est fait. Ce n'est plus à faire, c'est coché. Ces médailles, ce sont les miennes. Enfin surtout la mienne, en individuel, parce que c'est à ce moment là que je me suis sentie soulagé. Après une année comme ça je me suis dit : mais comment je peux faire plus ? Des belles années sont a venir mais je me demande bien comment je vais faire mieux. Cette année j'ai été diplômée et j'ai gagné deux médailles d'or. Pas une, mais deux ! Je pense que je suis au summum. C'est un moment magique mais la fatigue est aussi très présente. Les deux sentiments sont à la même hauteur, au même pourcentage. Je suis très fatiguée et très contente. Mais très épuisée, très vidée en fait.

Quant on a tout gagné comme vous, qu'est qui peut vous challenger encore aujourd'hui ?

Ce qui peut me challenger c'est de me dire que ce que j'ai vécu pendant les Jeux de Tokyo, pourra être partagé avec le public. Ce qui a été vraiment impressionnant, entre nous les sportifs, c'est que l'on a vécu un moment très solidaire, fait de partage et d'entraide. J'espère que l'on pourra conserver ça et y associer le public de Paris. Ça a vraiment été un moment merveilleux.

Comme vous avez tout coché, qu'est ce qui va vous guider maintenant ?

Ce qui va me guider, moi, c'est mon public parisien. J'avoue que si les Jeux n'avaient pas été à Paris, ca aurait été très compliqué de me motiver. Là, étant donné que c'était à Tokyo sans public, ça me donne envie de le partager avec la famille, le public et les supporters à Paris. Que demander de plus ? Ça va être incroyable. Et puis c'est toujours bien de se dire qu'on peut gagner une troisième médaille olympique, enfin une quatrième médaille olympique maintenant.

Vous vous êtes déjà projetée sur Paris 2024 ?

Là je crois que j'ai besoin de me reposer quand même. Ca va arriver très vite. On est à la maison, on en parle tout le temps, donc forcément on se projette. Mais là je me dis qu'il fallait que je me ressource . Prends le temps. Ne va pas trop vite pour ne pas être cassée à la fin. Alors je prends mon temps, je suis un bon diesel, et derrière ça déroule.

Qu'est ce qui va se passer d'ici Paris 2024 ?

Beaucoup de choses, il y a toujours beaucoup de choses qui se passent avec moi. Donc je vous promets de beaux voyages et puis j'aimerais bien refaire un tournoi de Paris, un championnat d'Europe et un championnat du monde. Je crois qu'il faut étoffer ce palmarès, qui est déjà très grand, mais que j'aimerais étoffer encore plus. Je vous promets aussi un peu de tout, il faut laisser de la magie je crois. Moi-même, je ne sais pas. Il y a un truc qui va m'épater encore.

Un bébé ?

Qui sait ? Je l'espère en tout cas. Ce serait bien.

Avant Paris ?

Oui, c'est une bonne chose. Je pense que c'est une bonne motivation. C'est bien de repartir aux Jeux avec une famille, de se dire que l'on se bat pour quelque chose, pas que pour soi-même. C'est motivant.

Est-ce que l'on pourrait avoir une maman médaille d'or à Paris 2024 ?

Allez, c'est parti ! Ah, si c'était si simple. C'est un beau challenge et c'est ça aussi qui m'anime. Je me dis : Clarisse, tu peux le faire. T'as déjà tout toute seule, donc fait-le en montrant une difficulté, en montrant aux femmes que tout est possible. C'est un beau challenge de leur montrer qu'elles peuvent entreprendre de front leur vie professionnelle, leur vie privée et toutes les activités autour. Sans se démener.

Donc ça veut dire qu'il y a une pause prochainement ?

Oui, après pour l'instant je ne le suis pas, donc je peux encore continuer. Et puis, même s'il y a une pause, on peut toujours s'entrainer. Il faut voir avec les médecins mais il n'y a rien de problématique, on peut encore bouger. C'est bien de voir comment le corps peut fonctionner en même temps que la grossesse. Je suis en train de faire mon emploi du temps et de voir avec les différents entraîneurs pour pouvoir mener ce projet de front.

Encore plein de projets avec des médailles et une belle famille...

Exactement. C'est bien, dit comme ça, ça me fait quelque chose. Ça me plaît en tout cas, c'est un très, très beau programme.

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