"Le modèle américain est très différent" : comment les équipes des JO de Paris 2024 préparent le passage de relais avec Los Angeles 2028

Les équipes de Paris 2024 s'activent en coulisses pour préparer au mieux la transmission avec la ville californienne, organisatrice des prochains JO d'été. Un travail de fourmi qui repose sur des milliers de documents et une solide expertise.

Emma Sarango

Radio France

Publié le 04/01/2025 13:49

Temps de lecture : 3min

De gauche à droite, Karen Bass, maire de Los Angeles, Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), et Anne Hidalgo, maire de Paris, le 11 août 2024 à Paris, lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Paris 2024. (LP/ OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Au même moment, il y a un an, nous trépignions tous d'impatience en attendant les Jeux de Paris. Ils auront marqué l'année 2024 en France et dans le monde. Mais désormais, il faut tourner la page. Les équipes de Paris 2024 sont réduites à peau de chagrin, mais il leur reste une mission : la transmission avec Los Angeles, qui accueillera les Jeux en 2028.

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Au Stade de France, dans la moiteur de l'été, l'image du drapeau transmis à Los Angeles avait marqué les esprits. Mais cette transmission implique bien d'autres choses que des symboles. C'est le rôle des équipes de Lambis Konstantinidis, directeur de la planification à Paris 2024, qui compte déjà 11 Jeux olympiques à son CV. "Le gros boulot, au tout début, c'était de trouver des documents d'anciens Cojo (Comité d'organisation des JO) pour aider nos collaborateurs, explique-t-il. Et à partir de là, on a structuré notre propre transfert de connaissances. Donc chaque année, on mettait de côté des documents qu'on savait nécessaires pour le futur Cojo."

Finalement, plus d'un millier de documents et 500 groupes de données vont être transmis aux équipes de Los Angeles. "Par exemple, le guide des douanes. Quand on vient d'Australie ou d'Inde, comment on peut faire venir des chevaux ou des voitures ? On a aussi la consommation des fréquences radio, un sujet dont personne ne parle. Plus de 60 000 fréquences radio ont été nécessaires pour les Jeux de Paris, donc ça s'anticipe. Ce sont ces types de données qu'on a transmises."

L'absence de grèves a impressionné

Parallèlement, Tony Estanguet et ses plus proches collaborateurs se sont régulièrement rendus à Los Angeles pour apporter leur expertise et pour répondre à des questions parfois très précises des futurs organisateurs. "Beaucoup d'étrangers sont très surpris par le fait qu'il n'y avait pas eu beaucoup de grèves pendant les Jeux, observe-t-il. Ils nous ont posé la question : 'Comment est-ce que vous avez fait pour éviter les grèves ?' Et on passe beaucoup de temps à expliquer le modèle qu'on a suivi avec notre charte sociale, avec tout l'écosystème construit avec les syndicats, pour travailler avec eux et s'assurer qu'ils étaient des alliés dans ce projet. Nos amis américains nous ont posé de nombreuses questions."

Des questions sont aussi revenues sur la sécurité et sur les transports. "Ils essaient de voir comment ils peuvent construire pour les Jeux un système de transport au niveau des attentes. On a passé beaucoup de temps là-dessus."

"Le modèle américain est très différent. À Los Angeles en particulier, ils ont vraiment la culture de la voiture et ça ne peut pas marcher pour les Jeux."

Lambis Konstantinidis, directeur de la planification à Paris 2024
à franceinfo

Dans les mois qui viennent, le CIO pourrait choisir plusieurs anciens de Paris 2024 pour rejoindre le Cojo de 2028 comme consultants. Pour rassurer aussi peut-être Los Angeles, qui forcément commence à développer un complexe parisien. "Paris, c'est Paris. Ils nous ont dit en souriant que la barre était très haute. Je pense qu'il y a eu un moment de démotivation, mais maintenant, ils disent qu'ils pourront faire aussi bien, voire mieux."

Mais Lambis Konstantinidis en est persuadé, les Jeux de Los Angeles seront à leur manière spectaculaires. "On sent cette volonté de faire sortir cette créativité légendaire de la Californie, de Hollywood. Ils vont rendre les Jeux très spectaculaires. Je pense qu'on aura de belles choses à voir." Et comme un clin d'œil de cette transmission, les JO de 2028 débuteront... le 14 juillet.

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