Natation aux JO de Paris 2024 : Florent Manaudou en bronze puis Léon Marchand en or, une légende peut en cacher une autre

Les deux têtes d'affiche de la natation française ont remporté une médaille chacun, vendredi, à moins de vingt minutes d'intervalle.
Article rédigé par Quentin Ramelet - à La Paris La Défense Arena
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
En véritable héros devant sa foule, Florent Manaudou savoure avec le public français de Paris La Défense Arena après sa quatrième médaille olympique glanée sur 50 m nage libre, vendredi 2 août. (JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

L'histoire ne pouvait pas se finir autrement. D'un côté, une légende accomplie de la natation française, Florent Manaudou, capable de tout changer dans sa vie pour son ultime quête olympique. De l'autre, la nouvelle star mondiale des bassins, Léon Marchand, digne héritier de l'immense Michael Phelps et déjà triple champion olympique dans cette incandescente Paris La Défense Arena. Vendredi 2 août, à l'occasion de leur ultime joute individuelle aux Jeux de Paris 2024, toutes les planètes s'étaient alignées pour voir leur destin se croiser. Et de quelle manière.

Pour le premier, celui-ci a pris la couleur du bronze (le seul qu'il n'avait jamais remporté jusque-là) pour le capitaine des Bleus, qui rêvait surtout de remporter une quatrième breloque consécutive sur le 50 m nage libre. Pour le second, sur le 200 m 4 nages, de l'or, toujours de l'or. Quoi d'autre, tant le gamin de Toulouse n'a pas d'égal dans le grand bac de Nanterre. Florent Manaudou, enfant, avait même un poster du papa Marchand (Xavier, médaillé aux Mondiaux de 1998), et à l'inverse, en bon fan vénérant son idole, Léon Marchand collait sur ses murs les plus belles photos du "gorille" d'Ambérieu-en-Bugey. Voilà pourquoi la fin de carrière de l'un devait propulser celle de l'autre.

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Paris 2024 - Natation : Florent Manaudou décroche le bronze . (France TV)

La folle soirée avait ainsi débuté aux alentours de 20h30 lorsque Florent Manaudou, sous la clameur infernale des 17 000 âmes présentes, se présentait derrière son plot de départ. Moment choisi par le géant tricolore pour lancer un clapping improbable, repris bien sûr par une foule en délire, avant même le départ de la course la plus "testostéronée" de la natation.

"Quand j’ai enlevé mon casque et entendu mon prénom dans cette salle en feu, je me suis dit ‘c’est maintenant ou jamais !’ On est en France, dans un stade de rugby, et je crois que ça ne s’est jamais fait en natation, donc j’avais envie de recevoir un max d’énergie de tous ces Français qui sont venus nous voir."

Florent Manaudou, médaillé de bronze sur 50 m nage libre

à franceinfo: sport

Florent Manaudou ne pouvait pas remercier ce public d'une meilleure manière. Avec cette quatrième médaille olympique sur sa distance fétiche – du jamais-vu en natation femmes et hommes confondus –, il s'est définitivement imposé comme le plus grand sprinteur de l'histoire de son sport. Sa façon, bien à lui, de rendre hommage à ses fans : "Faire une médaille devant ce public-là, c’est juste incroyable, j’ai vraiment profité de ce moment. Je voulais ressentir beaucoup d’émotions à travers ce public. Pour moi, c’était une sorte de remerciement pour toutes ces années."

"Qu'ils puissent le vivre ensemble, c'est exceptionnel !"

Moins de 18 minutes plus tard, c'était au tour du phénomène toulousain de faire son entrée dans l'arène. Là encore, les décibels ont grimpé d'un seul coup pour mettre l'écrin de Nanterre en fusion. Nicolas Castel, le coach de Léon Marchand, ne pouvait plus, de son côté, retenir ses larmes peu après le quatrième sacre de son poulain. "C'est trop d'émotions, on s'est retenus toute la semaine et là on peut se lâcher, je n'ai plus les mots", nous a tout de suite prévenus le mentor originel du génie tricolore. Mais celui-ci s'est aussi rendu compte du passage de témoin entre les deux légendes tricolores : "C'est magnifique pour Florent ! Et qu’ils puissent le vivre ensemble, c'est exceptionnel ! Ils s’entendent très bien, ils s’apportent beaucoup, puis je crois que cette semaine, ils se sont apportés autant l’un que l’autre."

Des ondes positives ressortaient du sourire des deux champions, heureux l'un pour l'autre. Fiers de ce qu'ils avaient accompli et conscients, surtout, du moment d'histoire dans lequel ils venaient de s'imposer comme les deux acteurs principaux. Présent en tribunes pour l'occasion, Renaud Lavillenie, champion olympique du saut à la perche en 2012, a su nous glisser les mots justes pour résumer ce que tous ceux présents à Paris La Défense Arena, vendredi soir, avaient assisté : "C’est quelque chose qui est magique ! Chacun son destin, chacun a eu son propre chemin mais là on peut dire qu’on a eu de la chance de les avoir en même temps."

La dernière représentation des deux artistes est programmée à dimanche soir, à l'occasion de la finale du relais 4x100 m 4 nages hommes. Tel un symbole, c'est bien le plus jeune, Léon Marchand, qui passera le témoin à Florent Manaudou. Rien de mieux pour cette dernière de légende.

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