Natation aux JO de Paris 2024 : "J'avais des palpitations au cœur"... Les Français ébahis par le soutien du public
Sans aucun doute, il y aura un avant et un après pour les nageurs français. L'écrin polyvalent de la Paris La Défense Arena, en se transformant en piscine le temps des Jeux olympiques de Paris 2024, a offert un spectacle aussi inattendu qu'hors du commun à l'occasion de la première journée, samedi 27 juillet. Et notamment dès les séries matinales, une sacrée surprise pour tout le monde, dont les nageurs de l'équipe de France.
"J'avais le cœur qui battait à 1 000 à l'heure, j'avais des palpitations tellement c'était incroyable, limite j'en tremblais", n'en revenait pas David Aubry, à l'issue de sa série du 400 m nage libre, alors qu'il n'avait pas sorti le chrono nécessaire pour rejoindre la finale du soir. Pas vraiment un problème pour l'ancien protégé de Philippe Lucas, qui se savait en retrait sur cette distance alors qu'il vise beaucoup mieux sur les 800 m et 1 500 m nage libre, à partir de lundi. Il s'imagine déjà vibrer à nouveau comme jamais dans le chaudron de Nanterre (Hauts-de-Seine), porté par près de 15 000 voix.
"C'est juste magique. Même dans l'eau, j'ai entendu, c'était n'importe quoi, une folie. On verra lundi pour le 800, car je n'attends que ça... J'ai envie de voir ce que ça donne une finale parce que là, de voir les gens gueuler ainsi, c'est juste incroyable."
David Aubry, éliminé en séries du 400 m nage libreà franceinfo: sport
"Mes premiers Jeux ! Mais c'est dingue !" s'est exclamée la jeune Mary-Ambre Moluh (18 ans), qui a grandement participé à la qualification du relais féminin 4x100 m nage libre pour la finale. "En rentrant sur le bord du bassin, j'ai eu les frissons et tout ce qui va avec, savourait-elle un grand sourire aux lèvres. J'aurais pu pleurer, mais j'étais concentrée." Les Bleues ont ainsi réalisé une très belle course (5e des séries, 3'35''25) avant de faire un meilleur chrono (3'34''99) le soir pour terminer à la 6e place de la finale.
"C'est ça qui est cool, on ne s'attendait pas à autant d'ambiance (...) dès les séries", a d'ailleurs avoué Charlotte Bonnet, l'expérimentée capitaine des Bleues, avec déjà trois JO au compteur. Sa coéquipière Beryl Gastaldello admettait avoir eu la "l'impression d'être déjà en finale". Pour Marie Wattel, première nageuse tricolore à plonger dans le grand bain olympique en séries du 100 m papillon, il a même été difficile d'encaisser ce choc émotionnel, alors qu'une bonne partie du public, debout, explosait le compteur des décibels par des "Ma-rie ! Ma-rie ! Ma-rie !" avant même qu'elle ne grimpe sur le plot de départ.
Insurmontable pour les relayeurs tricolores
"Alors ça, oui, c'était fou", nous a répondu la vice-championne du monde de la distance en 2022, avant de parler de ses sensations : "Il y a eu du bon et du moins bon, sûrement à cause de cette crispation provoquée par cet engouement auquel je ne m'attendais pas ! Donc c'était un peu brouillon, mais la forme était là. J'espère pouvoir me servir de cette énergie [pour sa demi-finale]. Je savais que j'étais un peu le cobaye de tout ça, donc voilà, je serai forcément plus sereine ce soir [samedi soir] et j'aurai envie de lâcher les chevaux." Ça n'a malheureusement pas suffi, la nageuse française étant éliminée en demi-finales pour 31 petits centièmes, malgré une ambiance à nouveau incandescente.
Seul bémol, et c'est aussi les risques du métier, le relais masculin 4x100 m nage libre, inexpérimenté, n'est pas parvenu à transformer cette effervescence populaire en énergie positive. Douzième temps des séries, Hadrien Salvan (27 ans), Guillaume Guth (24 ans), Wissam-Amazigh Yebba (24 ans) et Rafael Fente-Damers (17 ans) n'ont pas réussi à rallier la finale. "C'est dommage, mais de nous quatre, seul Hadrien Salvan a déjà fait des Jeux", s'est alors justifié Fente-Damers.
"Là, avec tous ces fans, c'est quand même dur", soufflait le phénomène, vice-champion de France de la course reine. Relancé pour savoir si cette ambiance était insurmontable pour lui, le jeune nageur ne s'est pas caché : "Pour quelques uns, je crois que oui. Ce n'est pas souvent dans la natation qu'il y a autant de bruit. Cela met plus de pression, donc on doit apprendre à la gérer, car ça prend de l'énergie."
De l'énergie à revendre, ces jeunes loups en ont, c'est certain. "Ce relais français sera très fort à l'avenir", prédit même le nageur d'origine espagnole, par son père. D'ici là, et pendant huit jours, l'antre de la Paris La Défense Arena va continuer de s'enflammer à chaque apparition tricolore. A commencer par celles de Léon Marchand, le plus attendu de tous, qui découvrira l'arène dimanche matin, sur le 400 m 4 nages.
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