Paris 2024 : la CGT menace de déposer des préavis de grève et réclame des "mesures immédiates" du gouvernement

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, était l'invitée de franceinfo, ce jeudi.
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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur franceinfo jeudi 7 mars 2024. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Il faut que le gouvernement prenne la mesure du défi social des Jeux et prenne les décisions à la hauteur", a alerté, jeudi 7 mars, sur franceinfo la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, qui maintient la pression sur le gouvernement, demandant une réunion à Matignon pour "que les jeux soient préparés d'un point de vue social". La cheffe de file de la CGT a confirmé que la menace d'un dépôt début avril des préavis de grève dans les trois fonctions publiques était toujours d'actualité. Ces préavis couvriront la période des Jeux olympiques, du 26 juillet au 11 août.

"La CGT Fonction publique déposera des préavis de grève après la réunion qu'on doit avoir le 12 mars au niveau de la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) si nous n'avons pas les réponses voulues", indique auprès de l'Agence Radio France Céline Verzeletti, patronne de la fédération CGT des fonctionnaires d'Etat.

"Ça fait des mois qu'on répète la même chose et que tout le monde s'en fiche. Ça commence à être très fatigant
", a-t-elle déploré. "Ce que nous voulons, c'est que le gouvernement prenne les mesures immédiatement pour assurer la réussite des jeux à laquelle la CGT travaille depuis des années", a-t-elle souligné, rappelant que des "centaines de milliers de travailleurs" vont être "percutés" par les JO.

"Il faut que nos alertes soient entendues"

"D'abord celles et ceux qui vont devoir travailler beaucoup plus que d'habitude avec des heures sup, des congés payés qu'ils ne pourront pas prendre. Et donc pour ceux-là, nous demandons quelles sont les conditions sociales de ce travail, comment est-ce qu'on va héberger tous les travailleurs et travailleuses qui devront venir en Île-de-France pour les JO ?", a interrogé Sophie Binet. "Il faut enfin que nos alertes soient entendues et que les jeux soient préparés d'un point de vue social", ajoute-t-elle.

La numéro un de la CGT a tiré la sonnette d'alarme par rapport à la situation des hôpitaux d'Île-de-France. "On nous annonce un afflux avec des millions de visiteurs à Paris et il n'y a pas de moyens supplémentaires sur les hôpitaux franciliens", a-t-elle pointé. "Nous sommes très, très, très inquiets", a-t-elle indiqué. "Il faut un plan de recrutement dès maintenant très rapide, avec des personnels à la hauteur pour pouvoir assurer ce surcroît d'activité qui va être important", a demandé la leader syndicale qui appelle à l'organisation d'une réunion à Matignon prochainement.

Dans l'œil du viseur notamment, les primes accordées aux policiers et gendarmes pouvant aller jusqu'à 1 900 euros annoncées par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fin janvier. "Pourquoi est-ce que ce sont les policiers ? Les autres fonctionnaires ne pourraient pas l'avoir ?", a-t-elle fustigé.

Fin février, le président du comité d'organisation des Jeux olympiques (Cojo), Tony Estanguet avait appelé à une "trêve sociale olympique" pour "ne pas gâcher la fête". De son côté, le ministre des Transports Patrice Vergriete avait assuré qu'il n'était "absolument pas" inquiet quant à la possibilité d'une grève dans les transports en commun pendant les Jeux olympiques de Paris, ce en dépit du préavis déjà déposé par la RATP sur cette période.  

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