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JO 2024 : en Seine-Saint-Denis, les acteurs du sport s'inquiètent du manque de retombées dans le département

À deux ans des Jeux Olympiques de Paris 2024, les acteurs du sport de Seine-Saint-Denis lancent un appel. Ils craignent que, contrairement aux engagements des organisateurs, les retombées pour le département ne soient pas à la hauteur, dans ce territoire qui est l'un des plus pauvres de France.

Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le chantier du futur centre aquatique des JO 2024, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 25 mai 2022. (COLIN BERTIER / AFP)

En Seine-Saint-Denis, on en est convaincu : les Jeux Olympiques de Paris 2024 vont susciter un engouement inédit envers le sport. Mais où accueillir demain ces nouveaux pratiquants ? C'est une des questions qui inquiètent, dans les clubs, les fédérations locales ou les mairies du département.

"Nous sommes le dernier département de France en matière d'installations sportives... Il y en a trois fois moins que dans le reste du pays", rappelle Serge Reitchess, représentant dans le département du syndicat des profs d'EPS. "Les piscines, par exemple : on compte un demi bassin pour 10 000 habitants, contre un bassin entier en moyenne dans les autres départements" .

Bien sûr, des structures flambant neuves sont actuellement construites en Seine-Saint-Denis. Certaines seront ouvertes au grand public à l'issue des Jeux. Mais des acteurs de terrain doutent de leur gestion à l'avenir : "Nous avons des craintes sur certains équipements qui pourraient être en délégation de service public, qui pourraient écarter un certain nombre de publics, notamment par rapport à la tarification", redoute Clément Rémond, coprésident de la FSGT 93, qui œuvre pour la démocratisation du sport. 

"Nous ne sommes pas prêts"

D'autres pensent qu'il manque clairement de moyens humains, à 780 jours de l'ouverture des Jeux. "Nous ne sommes pas prêts", martèle Mokrane Rahmoune, président du réseau des directeurs des sports du 93. "Nous avons des équipements qui ouvrent. Les budgets existent pour recruter, mais parallèlement, nous n'avons pas les personnels suffisants pour pouvoir faire fonctionner ces installations. Et de l'autre côté, des jeunes qui sont à la recherche d'un emploi".

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Et quand le personnel est présent, il n'est pas toujours bien formé, constate Julie Rouzaud, dirigeante bénévole du Rugby Club de Drancy. "Nous avons besoin que les éducateurs soient des personnes qui s'adressent correctement aux enfants, qui fassent de la prévention sur la questions des écrans ou de la pornographie, par exemple". Des aspects qui, selon elle, ne sont pas toujours pris en compte dans les formations. 

D'où la proposition d'un label de notation pour les formations proposées en Seine-Saint-Denis afin de mieux orienter les jeunes qui souhaitent s'inscrire dans cet héritage des Jeux olympiques. 

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