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JO 2024 : pour les athlètes français revenus de Tokyo, les Jeux de Paris, "c'est déjà demain"

Les athlètes tricolores, tout juste de retour de Tokyo, ont déjà Paris 2024 dans le viseur.

Article rédigé par franceinfo: sport, Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Les athlètes français célèbrent avec le public la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Tokyo, le 8 août 2021 sur la place du Trocadéro à Paris. (ANTOINE MASSINON / A2M SPORT CONSULTING / DPPI / AFP)

Les Jeux olympiques nippons se sont refermés dimanche 8 août, et les Japonais ont passé le témoin aux Français. Dans la grande saga olympique, le chapitre Paris 2024 est d'ores et déjà ouvert. La fête au Trocadéro, organisée dimanche lors de la cérémonie de clôture tokyoïte, a permis aux athlètes et au public de se projeter. "On sent vraiment que le marathon vers Paris a déjà commencé. Quand on voit la patrouille de France survoler le Trocadéro, le public, l'ambiance, les emplacements des épreuves, qui sont des lieux historiques, on a envie d'écrire un nouveau chapitre", explique Romain Cannone, champion olympique en épée, et qui vise une nouvelle médaille d'or dans trois ans.

" La cérémonie de passage du drapeau m'a donné des frissons. Je me vois vraiment à Paris. "

s'enthousiasme le rameur Matthieu Androdias

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Kevin Mayer, lui, s'imagine déjà devant un Stade de France comble. "Concourir devant le public français, devant 80 000 personnes, ça va être assez cool", se prend-il à rêver. Les Jeux à domicile motivent encore plus les athlètes qui ambitionnent tous d'être titrés devant les leurs. "Se dire que les prochains Jeux olympiques auront lieu chez nous, c'est énorme, se réjouit le gymnaste et porte-drapeau Samir Aït Said. Je suis quelqu'un de très patriote alors accueillir les Jeux, c'est extraordinaire, ça donne un supplément d'âme. Cela booste et même je suis blessé, j'ai déjà envie d'aller m'entraîner." Un sentiment partagé par la judokate Romane Dicko, médaillée de bronze en + de 78 kg. "Avec les Jeux à Paris, on a encore plus à cœur de participer, d'être qualifié et d'être à 2 000 %."

Paris sera une fête

Si cette journée de communion au Trocadéro entre médaillés et public français a ouvert la voie menant à Paris 2024, elle a aussi donné un avant-goût de ce que sera Paris, une ville hôte sous le signe de la célébration du sport. "Ça va être une énorme fête. Voir le public au Trocadéro [dimanche] si enthousiaste, et prêt à tout braver avec nous, ça fait tellement chaud au cœur", explique la championne olympique des moins de 63 kg, Clarisse Agbegnenou.

Certains envient surtout le fait de pouvoir célébrer leur médaille comme il se doit après Tokyo où la fête n'était pas au rendez-vous en raison du covid. "Remporter la médaille et pouvoir la fêter à chaud, à la différence de Tokyo, serait unique", rêve le champion olympique en deux de couple masculin avec Hugo Boucheron, Matthieu Androdias.

Savourer Tokyo avant de préparer Paris

Mais avant de lancer véritablement leur préparation pour Paris 2024, l'heure est déjà à la célébration. "Je vais prendre le temps de me reposer car je suis très fatiguée, avoue Clarisse Agbegnenou, elle-aussi porte-drapeau à Tokyo. Mais dès que je vais reprendre, je serai là pour être encore la lionne des tatamis, je ne lâcherai pas."

Matthieu Androdias aussi veut profiter de sa médaille avant de se relancer dans la course au doublé olympique. "Il faudra un sacré réservoir pour préparer Paris. Je ne suis pas inquiet mais je veux profiter d'abord. Ensuite, on va se remettre au travail et en question pour aller grappiller des petits dixièmes, car on sait que tous les pays du monde ne vont pas nous laisser faire." Savourer, certainement, se reposer, nécessairement. Certains athlètes ont mis à rude épreuve leur corps à Tokyo. "J'ai un peu endetté mon corps pendant le décathlon, avoue Kevin Mayer, donc il faut vraiment que je lui donne du repos."

Kevin Mayer lors d'une animation organisée au Trocadéro à Paris pour célébrer la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Tokyo 2020, le 8 août 2021. (ANTOINE MASSINON / A2M SPORT CONSULTING / DPPI / AFP)

Du repos et des soins avant de se remettre sur pied pour Paris. Car le médaillé d'argent de Rio et de Tokyo rêve de croquer cette médaille d'or qui se refuse toujours à lui. "Je vais tout donner pendant les trois ans qui arrivent, m'entraîner à fond, et tout faire pour être prêt pour Paris. C'est peut-être le plus grand rendez-vous de ma vie, donc c'est sûr que je donnerai tout. Mais la beauté du décathlon, c'est qu'il y a aussi plein de surprises."

Une préparation raccourcie

Si les athlètes sont déjà tournés vers Paris, c'est aussi parce que ces Jeux commencent dès "demain" comme le souligne Romane Dicko, la judokate. Avec le report d'une année des Jeux de Tokyo, ce sont douze mois de préparation qui se sont envolés. Une olympiade de trois ans qui empêche de tergiverser. "Cette année-là va être une année de transition, et après il ne restera plus que deux ans avant les Jeux de Paris. Être à bloc pendant deux ans, ce n'est pas si compliqué mentalement à faire, donc je suis prêt", confie Florent Manaudou, vice-champion olympique sur le 50 m nage libre et qui compte prendre du repos en août avant de retrouver les bassins à la rentrée.

Pour d'autres, se projeter vers Paris est synonyme de revanche après un podium raté ou une médaille pas à la hauteur des espoirs. "Il faudra Paris 2024 pour effacer la déception de Tokyo, tranche Samir Aït Saïd. C'est très dur de terminer quatrième aux JO, et encore plus dur en sachant qu'aux qualifications, on était sur le podium." 

Du côté des judokas, les nombreux podiums ont certes satisfait ses protagonistes – le judo est le sport tricolore le plus titré à Tokyo  mais leur ont surtout donné encore plus faim. "Il n'y a pas eu d'or partout, il en manque un peu en individuel", souligne malicieusement Romane Dicko. "Et ce qui est mieux que l'or, ajoute Sarah-Léonie Cysique, c'est une deuxième médaille d'or, une deuxième en équipe et une première en individuel". Tous ces rêves et promesses devront trouver une réponse dans trois ans.

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