JO de Paris 2024 : le CIO prend la défense de la boxeuse algérienne Imane Khelif, au cœur d'une polémique

Le Comité international olympique a dénoncé jeudi les "attaques" contre la boxeuse algérienne, accusée à tort de ne pas être une femme.
Article rédigé par franceinfo
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La boxeuse algérienne Imane Khelif lors de son combat de boxe en huitième de finale des moins de 66 kg contre l'Italienne Angela Carini, lors des Jeux olympiques de Paris 2024. (FABIO BOZZANI / ANADOLU via AFP)

Le CIO est sorti de sa réserve, jeudi 1er août, pour soutenir la boxeuse Imane Khelif. L'athlète algérienne est victime ces dernières heures d'une vive polémique sur son genre, notamment depuis sa victoire expéditive en huitième de finale des -66 kg contre l'Italienne Angela Carini, jeudi. Plusieurs personnalités ultraconservatrices, dont Donald Trump, la Première ministre italienne Giorgia Meloni ou Elon Musk, ont accusé à tort la boxeuse de ne pas être une femme, ou d'être transgenre. Le Comité international olympique s'est fendu d'un communiqué, publié jeudi soir sur le réseau social X, pour défendre Imane Khelif, née et sociabilisée en tant que femme.

"Tous les athlètes participant au tournoi de boxe des Jeux de Paris respectent les règles d'éligibilité et d'inscription à la compétition. Comme pour les compétitions de boxe olympiques précédentes, le sexe et l'âge des athlètes sont basés sur leur passeport", assure le CIO.

Le CIO dénonce des "informations trompeuses"

"Nous avons eu vent d'informations trompeuses sur deux athlètes féminines concourant aux Jeux olympiques de Paris 2024", ajoute l'institution, au sujet d'Imane Khelif et de la Taïwanaise Lin Yu-ting, elle aussi cible de cyberharcèlement et de critiques infondées. "Les deux athlètes participent depuis de nombreuses années à des compétitions internationales de boxe dans la catégorie féminine, notamment aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, aux Championnats du monde de la fédération internationale de boxe (IBA) et à des tournois approuvés par l'IBA", poursuit le CIO.

Les deux boxeuses avaient été écartées des Mondiaux de boxe en 2023, juste avant son combat pour la médaille d'or, après avoir échoué à répondre aux tests mis en place par la fédération internationale (IBA). Imane Khelif avait été disqualifiée après "des taux élevés de testostérone" selon la fiche de la boxeuse algérienne fournie par le CIO. Une "décision arbitraire" de la fédération internationale de boxe, a ajouté le Comité olympique. "De nombreuses femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes", a redit le porte-parole du CIO, Mark Adams.

Cette polémique rappelle le conflit qui existe entre la Fédération internationale d'athlétisme (FIA) et les athlètes hyperandrogènes, c'est-à-dire qui présentent un excès naturel d'hormones sexuelles mâles, comme la Sud-Africaine Caster Semenya. La sprinteuse indienne Dutee Chand avait également été suspendue par la FIA en raison de son hyperandrogénie en 2014.

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