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Paris 2024 : après avoir fui les talibans, une cycliste afghane s'entraîne en France pour les JO

Masomah Ali Zada a fui le régime des talibans et a trouvé refuge en France, à Lille. Cette cycliste afghane bénéficie d'une bourse pour s'entraîner en vue des JO de Paris 2024 qu'elle devrait disputer sous la bannière des réfugiés.
Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Masomah Ali Zada à l'entraînement à Aigle (Suisse) le 1er juillet 2021 (FABRICE COFFRINI / AFP)

Alors que les droits des femmes continuent de reculer en Afghanistan sous le régime des Talibans, certaines d'entre elles ont fait le choix de s'exiler pour vivre leur passion. C'est le cas de Masomah Ali Zada. Cette coureuse cycliste a fui son pays et s'est installée à Lille pour s'entraîner en vue des JO de Paris 2024.

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Quand elle se met au sport à Kaboul, Masomah joue à l'intérieur, cachée dans un gymnase. Avec ses amies, elle fait du basket-ball, du volley-ball, et du taekwondo, mais sa vraie passion, le vélo, est difficile à pratiquer à cause des talibans. "À Kaboul, quand ils voyaient des femmes monter sur des vélos, avec des vêtements sportifs, pour eux c'était tellement étrange", raconte Masomah. 

"Les talibans pensaient que le sport c'était contre la religion et contre notre culture. Ils nous harcelaient, nous insultaient, nous frappaient"

Masomah Ali Zada

à franceinfo

Face à cette situation impossible, la jeune femme se résout à quitter son pays, d'abord pour l'Iran où les conditions imposées par le régime des Mollahs ne sont pas meilleures. Masomah Ali Zada est alors accueillie par la France. Via le CIO (Comité International Olympique), elle touche une bourse de 1 500 dollars par mois pour financer ses études en génie civil. Dans le monde, 53 réfugiés bénéficient de cette aide, dont huit en France. Depuis, Masomah s'entraîne pour se qualifier pour les Jeux, où, si elle est retenue, elle portera le maillot de l'équipe olympique des réfugiés.

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"C'est forcément émouvant, ça force le respect, salue Astrid Guyard, la secrétaire générale du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Je pense que ces réfugiées ont un rôle de représentation vis-à-vis des femmes de leur pays, de leur montrer qu'il est possible de garder espoir dans un monde meilleur", veut croire la dirigeante. Astrid Guyard assure que ces athlètes ont "une force intérieure que d'autres n'ont pas", même si, reconnaît-elle, "c'est difficile de partir à égalité quand on a ces histoires si personnelles, si difficiles. Ce qu'on doit garantir, c'est que ces réfugiées soient en mesure d'exprimer leur talent tout au long de leur préparation et surtout le jour J", ajoute la secrétaire générale du CNOSF.

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