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Afghanistan : des vidéos dévoilent des manifestations de femmes contre la décision des Talibans de fermer les salons de beauté

Les Talibans ont violemment dispersé une manifestation de femmes le 19 juillet à Kaboul. Ces femmes protestaient contre leur décision de fermer les salons de beauté d'ici la fin du mois de juillet.
Article rédigé par Valérie Crova, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des Afghanes manifestent le 19 juillet 2023 devant un salon de beauté de la capitale appelé à fermer d'ici la fin du mois. (- / AFP)

Les droits des femmes continuent de reculer en Afghanistan. Déjà privées d'enseignement secondaire et supérieur, des salles de sport, des parcs et jardins, et interdites de voyager sans parent masculin, les Afghanes ne pourront bientôt plus se rendre dans les salons de beauté. Les Talibans, revenus au pouvoir il y a deux ans, ont décidé de tous les fermer à la fin du mois de juillet. 

>> Afghanistan : le traitement infligé aux femmes par les Talibans "pourrait constituer un crime contre l'humanité", selon un rapport d'Amnesty International

Le 19 juillet au soir, quelques dizaines de femmes ont défilé dans une rue de Kaboul où se trouvent plusieurs salons de beauté. Des vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux, souvent prises discrètement montrent ces scènes inédites. Sur des pancartes, on pouvait lire "Pain, travail, et liberté". Ces femmes, qui ont bravé l'interdiction de manifester, sont pour la plupart esthéticiennes et elles tiennent d'abord tête aux policiers.

La police étouffe dans l'oeuf toute protestation

Quelques minutes plus tard à peine, les forces de sécurité tirent en l'air et utilisent des canons à eau pour disperser les manifestantes paniquées. La décision de fermer les salons de beauté, prise par décret fin juin va se traduire par la disparition de milliers de petits commerces tenus par des Afghanes, dont c'était l'un des derniers espaces de liberté, où elles pouvaient encore se rendre.

La fermeture des salons de beauté, c’est une décision tombée d’en haut. Un ordre oral du chef suprême des Talibans, le mollah Haibatullah Akhundzada. Le "ministère de la prévention du vice et de la promotion de la vertu" a justifié cette fermeture en expliquant que certains produits proposés ne seraient pas conformes à la loi islamique, comme le maquillage, qui empêcherait les femmes de faire correctement leurs ablutions avant la prière. 

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