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Afghanistan : les Talibans ordonnent désormais la fermeture des salons de beauté

Un nouveau recul pour les droits des femmes en Afghanistan a commencé après des mois de règles et autres lois misogynes.
Article rédigé par Frédéric Says
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des femmes passent devant un salon de beauté dans le quartier de Shahr-e Naw à Kaboul (Afghanistan), le 4 juillet 2023. (WAKIL KOHSAR / AFP)

Les semaines passent, et les droits des femmes se réduisent toujours un peu plus en Afghanistan. Depuis la reprise du pouvoir par les Talibans, il y a deux ans, les vexations et les discriminations se multiplient. Désormais, elles sont exclues de l'école après la sixième, interdites d'exercer un emploi dans la fonction publique, dans les ONG, ou auprès des Nations unies.

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Les Talibans leur imposent aussi de se couvrir le visage et de rester chez elles. Les femmes n'ont pas le droit de sortir de leur ville, sans la présence d'un parent masculin. Bref, il ne restait, comme infime liberté, que la gestion d’un commerce. Dernier fragment de l'existence publique : ces salons de beauté, qui, en plus de faire travailler des femmes, leur permettent de se réunir. Intolérable pour les Talibans, le décret de fermeture a donc été annoncé mardi 4 juillet.

En dépit des promesses faites, juste après la reconquête de Kaboul, en août 2021, au moment où les Américains évacuent le pays dans le désordre. À cette époque, les Talibans sont soucieux de donner une autre image sur la scène internationale. Ils promettent de ne pas revenir aux décennies précédentes. Les femmes auront le droit de travailler, "au même niveau que les hommes", explique alors un porte-parole. Entre-temps, quelques dizaines de femmes ont pris le risque de manifester pour leurs droits dans les rues de Kaboul. Beaucoup y ont vu du courage, bien sûr, mais aussi le signe d'un changement d'époque. Une vision sans doute un peu trop optimiste.

Un ordre oral du chef suprême

La fermeture des salons de beauté, c’est une décision tombée d’en haut. Un ordre oral du chef suprême des Talibans, le mollah Haibatullah Akhundzada. Cela donne une idée de la manière dont la loi est forgée. Quant au motif : impossible d'en savoir plus. L'Agence France Presse a interrogé le ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu. Il n'a pas voulu donner d’explication, en tout cas avant que la décision soit pleinement exécutée. "Circulez, y'a rien à voir", donc, et surtout pas des salons de beauté.

Cela dit, les Talibans ne sont pas un bloc unique. Ils sont traversés par des rivalités. Il y a donc d'un côté le chef suprême, très influent mais quasi-invisible. Il se trouve à Kandahar, la grande ville du Sud de l'Afghanistan. De l’autre côté, le gouvernement siège à Kaboul, la capitale, dans le Nord-est du pays.

Un double centre du pouvoir qui donne lieu à des querelles intestines. Même s'il est compliqué de mesurer la force de ces dissensions. Les journalistes sur place sont rares. Cela fait d'ailleurs six mois, presque jour pour jour, que notre confrère Mortaza Behboudi est emprisonné. Journaliste franco-afghan, il a été arrêté à Kaboul, le 7 janvier dernier.

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