Procès des viols de Mazan : "Tu mourras dans le mensonge et seul, Dominique Pelicot", lance Caroline Darian à son père

Ce direct est terminé.

Le procès des viols de Mazan entre dans sa dernière ligne droite. Après avoir entendu les 51 accusés pendant onze semaines d'audience, la cour criminelle du Vaucluse interroge Dominique Pelicot, mardi 19 novembre. "Si j'en suis arrivé à faire ce que j'ai fait (...) c'est que soumettre une femme insoumise était mon fantasme, par pur égoïsme", a déclaré le principal accusé. "Vous avez mon mobile", a-t-il ajouté à la barre. A l'autre bout de la salle, en face de lui, Caroline Darian l'a violemment invectivé. "Tu mens ! Tu ne dis pas la moitié de la vérité, même concernant ton ex-femme !", a lancé sa fille très en colère. "Tu mourras dans le mensonge et seul, Dominique Pelicot !", a-t-elle hurlé.   

"La société machiste et patriarcale" doit "changer de regard sur le viol", appelle Gisèle Pelicot. La septuagénaire, qui avait déclaré lors de son premier témoignage en septembre avoir été "sacrifiée sur l'autel du vice", a notamment répondu aux questions de la défense. "Depuis le début de ce procès, j'ai entendu énormément de choses inaudibles, inacceptables", a déclaré Gisèle Pelicot. "Pour moi, c'est le procès de la lâcheté. Le procès de Gisèle Pelicot est le procès de la lâcheté." "Il est grand temps que la société machiste et patriarcale, qui banalise le viol, change, il est temps qu'on change le regard sur le viol", a-t-elle ajouté.

"Tu étais le diable en personne !" Le ton est monté à l'audience lundi lorsque les fils de Dominique Pelicot se sont adressés directement à leur père. "Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi t'as prêté notre mère comme ça ?" lui a demandé Florian, 38 ans, le benjamin de la fratrie. "T'as toujours dit que notre mère était une sainte. Mais toi, tu étais le diable en personne", a-t-il fustigé. Ils ont appelé Dominique Pelicot à dire "la vérité" concernant leur sœur Caroline, celle-ci étant certaine d'avoir subi le même sort que sa mère, malgré l'absence de preuves. 

Les derniers accusés ont été entendus. Chaque semaine, ces hommes âgés de 26 à 72 ans ont été interrogés par groupes de cinq, six ou sept. La majorité d'entre eux ne reconnaissent pas les faits, niant avoir eu l'intention de violer Gisèle Pelicot, malgré les multiples vidéos retrouvées sur le disque dur de son ex-mari. Celles-ci ont été diffusées en public, à la demande de la victime, qui a souhaité que ce procès soit public, "pour que la honte change de camp".