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Afghanistan : le traitement infligé aux femmes par les talibans "pourrait constituer un crime contre l'humanité", selon un rapport d'Amnesty International

L'ONG évoque notamment "les restrictions draconiennes imposées par les talibans aux droits des femmes et des jeunes filles afghanes" ainsi que "le recours à l'emprisonnement, aux disparitions forcées, à la torture et à d'autres formes de mauvais traitements".
Article rédigé par franceinfo
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Femmes afghanes qui attendent de recevoir du pain par charité au moment du mois sacré du ramadan en avril 2023 (WAKIL KOHSAR / AFP)

"Le traitement infligé par les talibans aux femmes et aux filles" en Afghanistan "pourrait constituer un crime contre l'humanité", estime vendredi 25 mai Amnesty International dans un rapport, appelant la Cour pénale internationale (CPI) à retenir cette qualification dans son enquête en cours sur la situation dans le pays.

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Ce rapport rendu public vendredi 25 mai couvre la période allant du retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, en août 2021, jusqu'à janvier 2023. Au sein de ce rapport, les juristes de l'ONG pointent plusieurs critères qui permettent de qualifier la situation des femmes dans le pays de "crime contre l'humanité". L'ONG évoque notamment "les restrictions draconiennes imposées par les talibans aux droits des femmes et des jeunes filles afghanes" ainsi que "le recours à l'emprisonnement, aux disparitions forcées, à la torture et à d'autres formes de mauvais traitements".

L'exclusion des femmes de la sphère publique

"Depuis que les talibans ont saisi le pouvoir, en août 2021, les femmes ont été écartées des rôles politiques et de la plupart des emplois de la fonction publique", poursuit l'ONG dans son rapport. "Par une série de mesures et d'annonces, les femmes et les filles ont également été exclues de l'éducation au-delà de l'école primaire, ce qui les empêche de poursuivre leurs études à l'université et restreint encore davantage leurs opportunités professionnelles".

"L'obligation pour les femmes de se déplacer avec un mahram, ou chaperon masculin, pour les longs trajets, un décret prévoyant que les femmes doivent rester chez elles sauf en cas de nécessité, ainsi que le code vestimentaire strict des talibans portent atteinte à la liberté de mouvement des femmes et à leur liberté de choisir les vêtements qu'elles portent en public", ajoute-t-elle.

De fait, Amnesty International estime que les procureurs de la CPI doivent inclure le crime contre l'humanité de persécution sexiste dans leur enquête en cours sur la situation en Afghanistan. Amnesty International demande également que "les femmes et les filles fuyant les persécutions en Afghanistan" soient "automatiquement considérées comme des réfugiées ayant besoin d'une protection internationale".

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