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Les travaux des Jeux olympiques devant la justice administrative : "Il n'est pas improbable qu'il y ait d'autres recours"

La course vers les Jeux olympiques de Paris 2024 va-t-elle se transformer en guérilla juridique ? La semaine dernière, la justice administrative, saisie par deux associations environnementales, a ordonné la suspension en référé des travaux du village des médias qui doit naître en Seine-Saint-Denis.

Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation en décembre 2020 devant le parc Georges-Valbon à La Coureneuve, où doit se construire le village des médias des Jeux. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Les travaux du village des médias des Jeux olympiques en Seine-Saint-Denis ont été suspendus mardi 6 avril par la justice administrative. Deux associations environnementales avaient déposé un recours. La décision sur le fond est attendue dans plusieurs semaines. Les autres infrastructures liées aux Jeux olympiques franciliens sont-elles menacées ? Doit-on s'attendre à un bras de fer pour chacune d'entre elles ?

Le futur échangeur Pleyel dans le viseur d'associations de riverains

La particularité du projet Paris 2024 est qu'il est basé sur 95% de sites déjà existants ou temporaires. Pour ces structures, il n'y a donc aucun risque de retoquage. Mais les 5% restants sont les infrastructures phares. À Saint-Denis, l'échangeur Pleyel doit mener au village des athlètes via les autoroutes A1 et A86. Cécile Gintrac, du Comité de vigilance JO 2024 à Saint-Denis, qui regroupe plusieurs associations de riverains s'y oppose. "Le problème est que les sorties vont enserrer une école de 700 élèves et vont ajouter à la fois du trafic et de la pollution, explique-t-elle. C'est avéré dans les enquêtes publiques, notamment dans les zones habitées." Les travaux ont commencé, mais le dossier est devant le Conseil d'État.

Un autre recours a été déposé contre la piscine d'entraînement qui devrait être construite à la place des jardins ouvriers à Aubervilliers. Une autre action est prévue contre le centre aquatique olympique de Saint-Denis, géré par la métropole du Grand Paris.

Pas "d'oppostion de principe"

Pour le directeur général du Grand Paris Paul Mourier, "il n'est pas improbable qu'il y ait d'autres recours. On est dans un pays de liberté". "On est demandeur qu'il y ait des associations qui alertent, qui appellent à notre vigilance, dit-il. Mais le plus important est ce que nous dit la population de Seine-Saint-Denis, et notamment de la ville de Saint-Denis."

Pour Cécile Gintrac, du Comité de vigilance, il faut se projeter à long terme : "On n'a pas d'opposition de principe aux Jeux olympiques. L'objectif était de voir quel héritage allait arriver sur notre territoire", explique-t-elle. "On se rend compte qu'il y a un héritage en demi-teinte, voire avec des aspects assez négatifs", prévient Cécile Gintrac.

"Malheureusement les recours juridiques ne viennent qu'après des séries d'interpellations et de demandes de concertation qui n'ont jamais été entendues."

Cécile Gintrac, du Comité de vigilance JO 2024

franceinfo

Selon la dernière étude menée en décembre par le Comité d'organisation, 84% des Français jugeaient que les Jeux dans l'Hexagone étaient une bonne chose.

Paris 2024 vers une guérilla juridique ? Reportage d'Emma Sarango

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