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Paris 2024 : la Cour des comptes pointe des risques sur les transports et la sécurité

La Cour des Comptes pointe la sécurité et les transports comme "risques à circonscrire" pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 dans un rapport dont l'AFP a pris connaissance lundi.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Photo d'illustration de la Cour des comptes, prise le 14 septembre 2022. (MAGALI COHEN / AFP)

Des signaux qui ne sont pas tout à fait au vert. La Cour des Comptes pointe la sécurité et les transports comme "risques à circonscrire" pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et presse ainsi le comité d'organisation des JO (Cojop) d'accélérer la signature de certains contrats, a relevé lundi 9 janvier l'AFP, qui a obtenu le rapport avant sa publication.

Ce rapport, commandé de longue date, qui balaie tous les sujets, doit être présenté mardi 10 janvier à l'Assemblée et au Sénat et publié mercredi. Daté de janvier 2023, il ne prend néanmoins pas en compte la dernière révision budgétaire du Cojo de décembre 2022. Un autre rapport est prévu au premier semestre 2023. "Les enjeux relatifs à la sécurité et aux transports restent des défis à relever et doivent faire l'objet d'une vigilance particulière des pouvoirs publics et du comité d'organisation", relève la Cour.

Sur la sécurité, la Cour des comptes recommande de "planifier l'emploi des forces de sécurité intérieure en veillant à l'équilibre entre la couverture des besoins pour les Jeux et de ceux de la sécurité sur l'ensemble du territoire national". Elle préconise de "stabiliser les besoins de sécurité privée et d'établir les mesures alternatives pour pallier ses probables carences" car le besoin d'agents en sécurité privée, plus de 20 000 a minima, risque fort de ne pas être satisfait. Elle recommande de "finaliser avant la fin du premier semestre 2023 le plan global de sécurité des Jeux". La sécurité des JO, en particulier celle de la cérémonie d'ouverture inédite sur la Seine, fait l'objet de multiples réunions depuis deux ans et d'une répartition des responsabilités entre l'Etat, le Comité d'organisation et les collectivités. 

"Tension" sur les transports

S'agissant des transports en Ile-de-France, "certains projets présentent à ce stade des incertitudes sur leur délai de livraison et renforcent la tension sur le réseau de transport existant". "Plusieurs opérations d'infrastructures (...) présentent des risques majeurs du fait de calendriers d'ores et déjà tendus et sans véritable marge de manœuvre", relève-t-elle évoquant Eole (prolongement de la ligne du RER E vers l'ouest) et le réaménagement de la Porte Maillot.

"Si elles n'étaient pas achevées pour les Jeux, il en résulterait une tension difficilement soutenable sur les lignes fortement sollicitées, avec les risques associés d'incidents et d'engorgements pour les usagers du quotidien. De tels phénomènes contribueraient à dégrader fortement l'acceptabilité de l'événement pour la population", relève-t-elle encore. S'agissant du Cojo, qui a rehaussé son budget de 10 % en décembre, à 4,380 milliards d'euros, la Cour adresse plusieurs critiques. Elle signale d'abord du retard dans la signature des contrats avec les équipements, comme le Stade de France, qui seront utilisés pour les JO.

La Cour des comptes incapable de calculer le coût réel des JO

"Au début du mois de novembre 2022, seules onze des 80 conventions d'utilisation prévues avaient été signées (...). Ces décalages successifs exposent désormais le Comité à un risque avéré, du fait des conséquences en chaîne qui en résultent sur la préparation des Jeux et, en particulier, pour la conclusion des négociations sur le modèle externalisé de livraison des Jeux", s'inquiète la Cour, demandant que ces conventions soient signées début 2023. Elle évoque "un risque opérationnel et un risque financier".

Pour elle, il y a bien des "incertitudes substantielles sur l'équilibre final du budget du Cojo". Elle lui reproche notamment d'avoir puisé 115 millions d'euros sur sa réserve de 315 millions, car cela revient "à différer des mesures d'économies susceptibles d'être prises ultérieurement". Si le Cojo est une association loi 1901 qui fonctionne avec des fonds privés, l'Etat se porte garant en cas de déficit.

Par ailleurs, la Cour relève qu'en l'état actuel, entre les lignes budgétaires du Cojo, de la Solideo (chargé des ouvrages pérennes), les dépenses des collectivités et celles de l'Etat qui ne sont pas encore fixées, elle n'est pas en mesure de calculer le coût réel des JO et "son impact total sur les finances publiques".

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