Paris 2024 : les conditions pour être porte-drapeau dévoilées... Kylian Mbappé, Clarisse Agbégnénou, Antoine Dupont et Teddy Riner hors course
Il faudra encore patienter pour connaître leur identité, mais la liste se resserre. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a dévoilé, mercredi 13 mars, le processus de désignation des porte-drapeaux pour les Jeux olympiques (22 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre) à Paris, qui comporte plusieurs critères. Comme depuis l'édition 2021, où Clarisse Agbégnénou et Samir Aït-Saïd ainsi que Stéphane Houdet et Sandrine Martinet avaient été choisis, il y aura deux porte-drapeaux, un homme et une femme, qui seront issus de deux fédérations différentes.
Avoir déjà été olympien
Le premier critère dévoilé par le CNOSF est simple : il faut avoir déjà participé aux Jeux pour pouvoir prétendre brandir l'étendard tricolore sur la Seine lors de la cérémonie d'ouverture le 26 juillet, ou place de la Concorde le 28 août.
Un choix qui exclut immédiatement trois potentiels porte-drapeaux olympiques qui comptent parmi les stars les plus connues : Antoine Dupont, qui participera aux Jeux avec l'équipe de France de rugby à 7, Victor Wembanyama, qui devrait être sélectionné par Vincent Collet en équipe de France de basket, et Kylian Mbappé, qui a déjà fait acte de candidature pour être de la fête. En revanche, cela ouvre à une possible candidature à de jeunes athlètes ayant participé aux Jeux de Tokyo en 2021 comme Léon Marchand ou Mélanie De Jesus Dos Santos.
Pour les Paralympiques, ce critère exclut moins de monde puisque la plupart des meilleures chances françaises à Paris étaient déjà là à Tokyo, comme Alexandre Léauté, Timothée Adolphe ou Marie Patouillet.
Ne pas avoir déjà été porte-drapeau
Le deuxième critère est l'obligation de ne pas avoir déjà eu cette faveur par le passé. Ce qui signifie donc que les judokas Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou, porte-drapeaux respectivement à Rio et Tokyo, ne pourront être choisis à Paris, tout comme Samir Aït-Saïd. "Avoir la chance d’être porte-drapeau, c’est unique, fabuleux, mais c'est associé à une olympiade. On considère qu’il y a une telle richesse dans le sport français qu’il est normal qu’il y ait de nouveaux athlètes qui puissent candidater", a développé David Lappartient, président du CNOSF.
Un critère qui semble ne pas convenir à la double championne olympique au Japon. "Il y a les Français et les chiffres qui expriment une volonté, et de l'autre côté des personnes œuvrant en backstage pour imposer des conditions discriminantes pour désigner le porte-drapeau", a-t-elle asséné sur X (ex-Twitter) en réponse à un sondage qui la donne en tête chez les femmes. Pour les Paralympiques, pas de Stéphane Houdet ni de Sandrine Martinet, choisis pour Tokyo.
Respecter l’éthique sportive et incarner les valeurs olympiques
Enfin, dernier critère annoncé : "Respecter l'éthique sportive et incarner les valeurs olympiques". Un ultime critère large, toujours "en cours d'expertise juridique" et qui sera précisé lundi aux fédérations, indique David Lappartient, qui affirme "ne pas souhaiter commencer par une polémique sur les valeurs incarnées par ceux-ci".
Si le critère d'un casier judiciaire vierge est confirmé, ce critère écarterait trois noms potentiels : Nikola Karabatic, récent champion d'Europe et qui terminera sa carrière à la fin de la saison. Le handballeur avait été condamné en 2017 pour des paris truqués. Le perchiste Renaud Lavillenie ne pourrait donc pas non plus postuler : il avait été jugé responsable d'un accident de moto en 2007 à Bordeaux, dans lequel un enfant avait été blessé. Enfin pas de drapeau non plus pour Earvin Ngapeth. Le volleyeur avait été condamné à trois mois de prison avec sursis en 2016 après l'agression d'un contrôleur de train.
Du côté des Paralympiques, cela exclurait par exemple le double champion paralympique de tennis-fauteuil Nicolas Peifer, condamné en appel pour harcèlement sexuel en juillet 2023.
Un nouveau système de vote
Florent Manaudou, Kévin Mayer, Pauline Ferrand-Prévot ou Mélina Robert-Michon... Voici les noms qui pourraient alors ressortir pour les JO une fois le tri fait. Entre le 1er avril et le 30 mai, chaque fédération - qui aura auparavant reçu les actes de candidature - remontera auprès du CNOSF ses candidats respectifs (un ou deux par fédération). Le vote, dont la date exacte sera connue le 17 avril et interviendra autour de la mi-juillet, subira un changement important.
A Tokyo, des représentants votaient pour chaque sport. Pour Paris 2024, pour la "première fois de l'histoire", ce seront tous les athlètes sélectionnés (ou en cours de sélection pour les Paralympiques) qui voteront (entre 560 et 565 athlètes olympiques et 180 paralympiques au 8 juillet). "C'est une élection par ses pairs, et ça nous semblait important d’être le capitaine et le porte-parole de sa délégation. C’est un choix fort", a précisé Astrid Guyart, la secrétaire générale du CNOSF.
Il n'y aura donc pas de vote du public, débattu mais abandonné. "Il y a naturellement des athlètes plus connus que d’autres, donc le grand public va aller vers ceux-là. Cela posait la question de la pondération du vote du public par rapport à celui des athlètes. J’ai confiance dans les athlètes pour reconnaître celles et ceux qui doivent les incarner", a justifié David Lappartient. En 2021, les nommés avaient été annoncés le 5 juillet, soit 18 jours avant la cérémonie d'ouverture.
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