Vidéos Paris 2024 : on vous raconte le périple de la flamme olympique à bord du "Belem" sur la Méditerranée

Embarquée à bord du prestigieux trois-mâts le 26 avril, la flamme a parcouru des milliers de kilomètres pour rallier Marseille. Si le voyage a été mouvementé parfois en raison des conditions de navigation, il a surtout été inoubliable pour l'équipage.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8min
Un des trois gardiens de la flamme tient la lanterne au sommet du mât principal du "Belem", le 2 mai 2024, en Méditerranée. (VINCENT CURUTCHET / KMSP / AFP)

Fin du voyage pour le Belem . Le navire arrive à Marseille mercredi 8 mai après douze jours de traversée. La flamme olympique retrouve la terre ferme après avoir vogué sur la Méditerranée. Elle aura vu les paysages magnifiques du canal de Corinthe et la lave s'échappant du Stromboli et longé les rives du Cap Corse.

Retour, grâce aux reportages de l'équipe de France Télévisions présente sur le bateau, sur ce périple historique et inoubliable, avant le début d'un autre parcours qui va se poursuivre sur le territoire français, jusqu'à son terme à Paris, le 26 juillet 2024.

La flamme embarque sur le trois-mâts

Tony Estanguet, le patron du comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques, reçoit la flamme dans le stade panathénaïque d'Athènes à l'issue d'une cérémonie le vendredi 26 avril. Elle conclut ainsi sa tournée hellénique : onze jours, 5 000 km et 52 villes traversées. Un moment très fort pour les relayeurs, comme Gabriella Papadakis, Française d'origine grecque, médaillée olympique en danse sur glace à Pékin 2022 : "Être là, dans le berceau des Jeux olympiques, pour une athlète, c'est le rêve", confie-t-elle.

Le Belem, lui, est prêt à s'élancer pour douze jours de traversée. Samedi matin, c'est Tony Estanguet, toujours, qui fait monter la flamme à bord du navire. "C'est un immense honneur de récupérer la flamme de Paris 2024. Ça y est, c'est notre tour", confie-t-il, ajoutant avoir "eu une petite larme et une très forte émotion". Avant de partir, le capitaine du Belem, Aymeric Gibet, a du mal à cacher une certaine tension : "Je ne peux pas vous mentir, oui, il y a du stress. Là, en voyant tout ce monde, on se rend compte de l'importance de l'événement." La flamme quitte Athènes, couvée par ses trois gardiens, et un équipage conscient de vivre l'aventure d'une vie.

Le "Belem" passe le canal de Corinthe

Le lendemain du départ d'Athènes, le Belem fend la roche du canal de Corinthe. Aymeric Gibet avait promis à l'équipage un moment inoubliable, il a tenu parole. Les falaises de ce canal, creusé à la fin du XIXe siècle qui relie la mer Ionienne à la mer Egée, dépassent les 50 m de hauteur. Il était fermé pour travaux, mais a été exceptionnellement ouvert pour le passage de la flamme olympique. Téléphone à la main, l'équipage immortalise ce passage rarissime et délicat, en raison des 24 m de largeur du canal. Après 40 minutes et 6 km de navigation au pas, le Belem retrouve le large, les dauphins et peut continuer sa traversée.

La flamme est surveillée comme le lait sur le feu

Sur le Belem, les trois gardiens de la flamme olympique, chargés de veiller à ce qu'elle ne s'éteigne jamais, organisent plusieurs fois par jour des sorties sur le pont. Les membres de l'équipage peuvent donc croiser la flamme, au moment de préparer à manger ou de hisser les voiles, et poser à ses côtés. Lorsqu'elle se déplace, la lanterne est protégée du vent par un bouclier supplémentaire, une boîte en plexiglas. Pour que le feu brûle en continu, il faut l'entretenir grâce à un combustible. La flamme n'est pas seule puisqu'il y a une lanterne de secours à bord. Et si, par malheur, le Belem coulait, deux autres lanternes de secours ont déjà regagné la France par avion, prêtes à prendre le relais. 

La vie à bord suit son cours

Seize chanceux marins stagiaires ont embarqué à bord du Belem pour cette traversée. Ils ne se connaissaient pas et ont dû apprendre à vivre ensemble dans la promiscuité des cabines. Clara, la guitariste, divertit ses camarades durant les temps calmes tandis que Chloé impressionne par ses connaissances sur les bateaux. Privés d'internet, ils s'imprègnent de chaque poste sur le navire. Nathan a ainsi le droit de tenir la barre. Ils prennent également conscience de la difficulté de la vie à bord, en voyant les cuisiniers se démener pour remplir les 60 couverts, midi et soir. Certains peuvent aussi grimper à bord du vaisseau de la Marine nationale qui escorte le Belem.

La flamme prend de la hauteur

Le capitaine Aymeric Gibet avait promis que la flamme monterait au sommet du Belem. Au large des côtes siciliennes, à bord d'un ascenseur très privé, la lanterne s'est hissée à 38 m au-dessus de l'eau malgré les vagues et le vent. Escorté par la marine italienne et française, le Belem a traversé le détroit de Messine qui sépare la Sicile et le continent italien.

Mais la flamme n'a pas été la seule à avoir le vertige puisque Mathieu Boisseau, le journaliste de France Télévisions à bord, ainsi que le monteur, Julien Pelletier, ont aussi grimpé au sommet du mât principal. "On monte deux à trois fois par jour, à la fois pour remettre les voiles, et suivre l'entretien de la mâture", explique Patrice Caherec, le maître d'équipage. Le premier niveau se situe à 15 m de hauteur. "C'est pas mal la peur. C'est ce qui nous maintient en vie aussi. Ce qui est dangereux, c'est l'excès de confiance là-haut", confie Emile Beau, matelot gabier instructeur.  

Le "Belem" fait face aux intempéries

Jusqu'ici, le Belem avait eu droit à des conditions idéales : peu de vent, mer d'huile. Mais après une nuit au large du volcan Stromboli, d'où a jailli de la lave, l'équipage a connu ses premiers creux. Pour affronter ces conditions, le commandant du trois-mâts a ordonné à l'équipage de replier les voiles, sous la pluie. "C'est bien fatigant, c'est physique et c'est sport, mais ce n'est pas grave, on garde le sourire", raconte la marin stagiaire Clara.

La nostalgie gagne l'équipage

Le Belem quitte les rives de l'Italie et se dirige vers la Corse. Mais si l'île de Beauté se dessine, elle signifie aussi que la fin du voyage est proche. En franchissant le cap Corse, le point septentrional, dimanche 5 mai, les marins savent qu'ils entament la dernière étape de la traversée. Ils ont résisté jusqu'à présent au mal de mer et au mal du pays, mais le blues pointe. "On est une famille et on va être séparés d'un coup, du jour au lendemain, donc il y a un petit pincement au cœur", déplore Thomas, stagiaire. Et pour les curieux plaisanciers qui veulent approcher de la flamme, la Marine nationale les en dissuade. Il faudra encore attendre mercredi, jour de l'arrivée à Marseille.

Le "Belem" se fait beau

Le trois-mâts se prépare pour la plus grande fête de son histoire. Le Belem a jeté l'ancre près des côtes varoises pour les derniers préparatifs, à la veille de son arrivée à Marseille. Aucun détail n'est oublié : les torches sont préparées, les cales sont inspectées par un chien renifleur, des plongeurs inspectent la coque pour s'assurer qu'aucun acte malveillant ne se produise sous l'eau. Les gendarmes repoussent aussi les plaisanciers, qui ont interdiction d'approcher à moins de 500 m. Pour les marins stagiaires, ce sont les derniers instants à bord, forcément teintés d'émotion.

Un millier de navires se préparent pour la parade 

En attendant de prendre la mer à leur tour mercredi 8 mai, les marins sélectionnés pour la parade maritime trépignent d'impatience dans le Vieux-Port. Au total, 1 024 bateaux triés sur le volet participent à ce spectacle précédant l'entrée du Belem dans le port de Marseille. Parmi eux, le Gloria, vaisseau amiral de la Marine colombienne. 

L'émotion lors de l'arrivée à Marseille 

Attendu par des milliers de personnes, le trois-mâts est arrivé à Marseille dans la matinée de mercredi 8 mai. A bord du navire, "ce qui se passe est dingue, 1 024 bateaux, un 'Aux armes' [chant des supporters de football marseillais] majestueux, heureux d'être là, c'est ce que j'attendais", commente un marin stagiaire, à quelques heures de l'amarrage dans le port. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.