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Paris 2024 : privilèges, aides aux athlètes, partenariats précieux…. Dans les coulisses du dispositif "Gagner en France" à J-500

Avant les Jeux olympiques d’été à Paris, tout est mis en œuvre pour préparer au mieux les athlètes. Et le président de la République paye de sa personne pour séduire les partenaires.
Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le 26 juillet 2024 seront lancés les Jeux olympiques d'été de Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

Emmanuel Macron a fixé comme objectif aux athlètes tricolores en compétition à Paris 2024 d’intégrer le Top 5 du classement des médailles. Alors pour l'atteindre, l'Agence nationale du sport (ANS) multiplie les dispositifs pour les y aider : aide financière, programmes d'optimisation des performances, préparation mentale.... Des petits grains de sable qui, individuellement, peuvent paraître insignifiant, mais qui, accumulés, feront la différence. 

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À l’Insep, le fameux Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, par exemple, ce gigantesque campus qui accueille les meilleurs sportifs français au cœur du bois de Vincennes, tout le matériel est en train d'être changé. "Le trampoline sera celui utilisé aux Jeux, la barre d’haltérophilie sera celle utilisée aux Jeux", détaille le directeur général Fabien Canu.

 

"Au tir à l’arc, on va aménager le pas de tir comme au Trocadéro, avec des gradins, des tribunes, un fond de couleur comme celui des Jeux."

Fabien Canu, directeur général de l’Insep

à franceinfo

Des privilèges accordés avant et pendant les Jeux. Accolé au village olympique, les Bleus auront leur propre "Maison de la performance", explique Yann Cucherat de l'ANS. "Une zone de récupération, une zone médicale complémentaire à ce qui existe pour que, vraiment, les Français soient mieux lotis que la concurrence", précise l’ancien capitaine de France de l’équipe de gymnastique, chargé de manager le dispositif "Gagner en France". Chaque athlète va aussi bénéficier de quatre billets gratuits pour ses proches à chacune de ses épreuves. "Au moment de sa compet', on doit être centré sur l’objectif. Et quand on a son papa ou sa maman qui cherche désespérément à avoir une place, c’est une source d’angoisse ou de stress qui tombe au plus mauvais des moments", justifie Yann Cucherat. Anglais, Japonais... Tous ont joué avec la règle avant nous. Et ça a payé puisqu'ils ont terminé troisième de leurs JO à domicile. 

Bernard Arnault contacté en personne

Emmanuel Macron se charge de son côté des partenaires - ou des futurs partenaires - de Paris 2024 qu’il reçoit à déjeuner mardi 14 mars à l’Élysée pour les "remercier de leur engagement". Il faut en effet choyer ces entreprises qui sont un jalon essentiel du financement des JO, à 96% privé ! Et début janvier 2023, la Cour des comptes pointait des incertitudes sur la capacité du comité d'organisation des JO de Paris (Cojo) à signer autant de contrats que nécessaires pour rester à l'équilibre, le budget ayant été revu à la hausse fin 2022 à 8,8 milliards d'euros contre 6 milliards à l'origine. 

>> J-500 Paris 2024 : "On est dans les temps", rassure Tony Estanguet, président du comité d’organisation

Dans le budget version 2023, les partenariats représentent 1,2 milliard d'euros, soit près d'un tiers des recettes. 80% des contrats ont été signés. L'objectif, c'est 90% d'ici la fin de cette année, ce qui laisse la Cour des comptes pour le moins sceptique. Car certaines discussions traînent, et c'est un euphémisme. Le Cojo négocie en effet depuis plus de deux ans avec LVMH censé devenir le sixième partenaire Premium des Jeux olympiques.

Selon nos informations, Anne Hidalgo, puis Emmanuel Macron, ont sollicité en personne Bernard Arnault. Le président du CIO, Thomas Bach, l'a également rencontré en décembre. Mais toujours rien. En coulisses, on n’évoque pas tellement une question de chiffre, mais plutôt de contreparties pour le groupe de luxe. "Nous sommes très confiants", assure cependant le Cojo, qui se félicite d'avoir signé sept nouveaux contrats depuis le début de l'année et d'avoir vendu des prestations supplémentaires aux entreprises qui avaient déjà signé.

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