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Paris 2024 : prix trop élevés, choix contraint... La billetterie des Jeux olympiques fait grincer des dents les chanceux tirés au sort

La billetterie des Jeux olympiques, ouverte depuis une semaine, a rencontré un véritable succès. Mais de nombreux élus, tirés au sort pour acheter des places, sont mécontents en raison notamment des disciplines restantes et des tarifs élevés.
Article rédigé par Antoine Beert, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le site internet de la billetterie officielle pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (FRANCEINFO: SPORT)

Une semaine après l’ouverture de la première phase de vente de la billetterie "des packs sur-mesure" des Jeux olympiques de Paris 2024, celle-ci est déjà victime de son succès. "En une semaine, c'est parti très fort. En quelques jours, les gens se sont rués sur les places. Sept sports sont déjà complets, qui sont plutôt des nouveaux sports. On est ravi", s’est réjoui Tony Estanguet, le patron du Comité d'organisation des Jeux, mercredi 22 février, au micro de RTL.

>> A lire : Paris 2024 : on a testé pour vous l'achat d'un pack sur-mesure pour les Jeux olympiques

Le chiffre des disciplines sans plus aucune place à la vente est même monté à 13 dans la matinée : escrime, escalade, breaking, BMX freestyle et racing, skateboard, équitation, cyclisme en piste et sur route, judo, natation artistique, triathlon et marche. "Tous ces sports seront de nouveau disponibles lors de la prochaine phase de vente", rassure-t-on à Paris 2024. Reste que lors de cette première mise en vente, nombreux sont ceux qui, pêle-mêle, regrettent des prix trop élevés, des choix réduits et un système de trois packs contraignant.

Un choix rapidement restreint

"J’ai regardé en priorité les sports olympiques par excellence qui m'intéressaient, il n'y avait plus rien", témoigne Thierry qui a été tiré au sort le 18 février, soit trois jours après le début de la vente, et qui disposait d'un créneau de 48 heures pour effectuer ses choix. "Je me suis tourné vers des disciplines auxquelles je ne pensais pas aller, comme l'haltérophilie", explique celui qui rêvait d'assister à la natation artistique ou à l'escrime avec ses deux filles.

Mais les prix étant trop élevés pour lui, ce Breton a préféré abandonner, "dégoûté et écœuré" par le montant de son panier qui dépassait les 600€ pour seulement une discipline. D'autant plus qu'avec le système en place, il aurait été obligé d'acheter des packs dans deux autres sports. Il n'est pas le seul à avoir renoncé. Tiré au sport le 21 février, Louis rêvait d'assister à cet événement tant attendu en France. Il avait coché de longue date le judo, l'escrime et l'athlétisme, mais "par manque de places ou de moyens, je n'ai pris aucun billet".

"On s'en sortait pour 2500 euros minimum" 

Un constat partagé par Marilou, qui visait la natation, le judo, la gymnastique et l'athlétisme : "Comme tout le monde, on a très vite déchanté face aux prix. Je ne pensais pas qu’après seulement cinq jours, il ne resterait plus que des places dans les catégories A et B. On avait envie de participer sans mettre des mille et des cents. Au final nous n’avons rien pris, sinon on s'en sortait pour 2 500 euros minimum", peste cette Normande qui comptait sur la promesse de "JO (qui) devaient être populaires et ouverts à tous" comme l'avait annoncé Tony Estanguet. 

"On ne peut même pas accéder à ses propres JO en France, parce qu’il y a très peu de billets à tarifs bas. Ce sont des JO de Paris élitistes."

Thierry, tiré au sort

à franceinfo: sports

Fan absolue d'athlétisme et de gymnastique, Charlotte "a été plutôt déçue" lorsqu'elle a accédé à la billetterie : "Dans les sports qu'on veut, les prix sont délirants", regrette-t-elle. Mère de deux enfants, elle a quand même acheté des billets en s'orientant vers des sessions aux tarifs plus abordables tel que le badminton, le water-polo et le tir à l'arc. A Paris 2024, on reconnaît que "logiquement, et selon le principe du tirage au sort, les billets les plus accessibles sont partis les premiers".

Malgré la frustration exprimée sur les réseaux sociaux, le patron du Comité d'organisation des Jeux veut rester positif, rappelant "qu'un million de billets sont vendus à 24 euros, et 50 % sont des places à moins de 50 euros. Il reste des places à 24 euros dans tous les sports : en voile, en golf, en rugby, en foot... Mais peut-être que demain il n'y en aura plus. Sur une quinzaine de disciplines, il reste des places à prix abordables, en dessous de 50 euros". 

Une autre phase de vente à partir du 11 mai 

Mais tous n'ont pas vécu une mauvaise expérience sur le site de la billetterie. Pierre-Henri, tiré au sort le 20 février, déclare ne pas être "dans la lignée des mécontents". Ce Nantais "globalement satisfait" car il va participer "à un rêve d'enfant" a dû néanmoins prendre en dernier recours le football sur son troisième pack. "Il y a un petit coté déceptif mais ça reste quand même une vraie satisfaction de pouvoir faire partie des heureux élus", nuance-t-il. Au total, il a dû casser sa tirelire en dépensant 1 400 euros pour 24 tickets. 

Cette première session s'arrêtera le 15 mars, voire avant si tous les billets trouvent preneurs. Sept millions de tickets seront disponibles lors de la phase suivante, celle de la vente des billets à l'unité. Les inscriptions s'ouvriront le 15 mars et s'achèveront le 20 avril, pour un début d'achats le 11 mai "avec des prix abordables", précise Tony Estanguet. S'ajouteront alors aux places pour tous les sports, celles pour les cérémonies, ainsi que pour les phases finales des épreuves les plus courtisées. Enfin, pour tous, un unique site de revente sera disponible en fin d'année. Géré par Paris 2024, il permettra d'acheter des places au prix d'achat. La dernière occasion de trouver les précieux sésames tant rêvés.

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