Cet article date de plus d'un an.

Reportage "Ça devient concret" : un an avant Paris 2024, le contre-la-montre est lancé sur le chantier du village olympique

À cheval sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et l'Île-Saint Denis, ces centaines d'appartements doivent être livrés avant le 31 décembre. Ce nouveau quartier doit accueillir 6 000 Franciliens après les Jeux olympiques.
Article rédigé par franceinfo, Emma Sarango
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les grues ont (presque) disparu du chantier du village des athlètes. (EMMA SARANGO / RADIO FRANCE)

En juillet 2022, 37 grues dominaient les 52 hectares de terrain situé entre Saint-Ouen, Saint-Denis et l’Île-Saint-Denis. À un an jour pour jour du coup d'envoi des Jeux olympiques de Paris, il n'y en a plus qu'une aujourd'hui sur le chantier du Village des athlètes, une quarantaine de bâtiments censés être livrés avant le 31 décembre prochain et qui logeront 6 000 Franciliens après les JO. Pour la première fois, les infrastructures construites pour ces JO sont en avance selon le Comité international olympique : une prouesse, malgré la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine.

>> Paris 2024 : "Je prendrais bien celui-ci, avec vue sur la Seine"... À J-500, on a visité le village des athlètes avec les escrimeuses Pauline Ranvier et Charlotte Lembach

Métaphores sportives oblige : le chantier, dans la dernière ligne droite, est entré dans un véritable contre-la-montre. "Ça devient très concret, on est vraiment sur la fin", se félicite Florence Chahid-Nouraï, directrice des grands projets chez Icade.

Dans l'un des douze immeubles du promoteur, si l'escalier n'est pas encore terminé, l'ascenseur est déjà en place. Au troisième étage, un appartement de trois pièces accueillera six athlètes pendant les JO et une famille avec un ou deux enfants après l'événement.

Les appartements doivent être livrés avant le 31 décembre. (EMMA SARANGO / RADIO FRANCE)

"Là, vous pourriez me dire 'mais le séjour est tout petit', poursuit la responsable, mais c'est parce que l'on a recoupé le séjour avec une cloison provisoire pour créer une chambre supplémentaire pour les athlètes. Eux, ils n'utilisent pas la cuisine." Comme tous les appartements du village, celui-ci possède un balcon, plutôt grand et qui donne sur la Seine : "Là, c'est tout en travaux, mais demain, il faut imaginer qu'il y aura une grande esplanade, une piste cyclable...", décrit Florence Chahid-Nouraï.

Certains appartements proposent un balcon avec vue sur la Seine. (EMMA SARANGO / RADIO FRANCE)

Des espaces verts ont été installés entre chaque immeuble : 9 000 arbres au total seront plantés dans le village. Certains grandissent encore en pépinière, d’autres sont déjà plantés. "Là, il y a des figues. En septembre prochain, vous pourrez manger des figues du village !", sourit la directrice.

"Je n'aurai jamais les moyens d'acheter ici"

Si certains immeubles sont réservés à des résidences étudiantes ou à des logements sociaux, celui-ci est dédié à la vente. Elle a commencé il y a 3 semaines, au prix moyen de 7 500 euros le m², bien plus que le prix moyen à Saint-Denis. Selon l'indice de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), au 1er juillet 2023, le prix moyen du mètre carré était de 4 175 €/m² dans la ville.

>> REPORTAGE. Paris 2024 : en Seine-Saint-Denis, ces habitants "se battent pour que les JO ne soient pas en défaveur des habitants"

"C'est vrai qu'aujourd'hui, on offre un confort dans les logements qui est supérieur à ce qu'on aurait fait pour des logements classiques. Malgré cela, on a décidé de ne pas se mettre plus cher, on ne se met pas non plus moins cher, parce qu'il n'y a pas de raison", se défend Florence Chahid-Nouraï.

Les bâtiments accueilleront 6 000 franciliens après les Jeux Olympiques. (EMMA SARANGO / RADIO FRANCE)

Mais le prix n'est pourtant pas si raisonnable aux yeux des habitants de la zone. "C'est énorme, surtout que Saint-Ouen, ce n'est pas Paris, déplore une jeune femme. J'ai 27 ans, je n'aurais jamais les moyens d'acheter ici, jamais. Et c'est malheureux parce que je suis né dans le 93 aussi..."

Pour cet autre habitant croisé non loin du chantier, ça ne fait pas de doute : ces bâtiments sont à destination "des cadres supérieurs qui sont sûrement à Paris. Ça va être un financement pour eux, pour leur retraite". Les premiers habitants du village des athlètes devraient arriver courant 2025.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.