Reportage JO de Paris 2024 : renversants, les plongeurs de haut-vol synchronisé embrasent le Centre aquatique
"Il n'y a qu'avec les Jeux olympiques que l'on prend des places pour assister à du plongeon !" Aux abords du Centre aquatique (Saint-Denis), à deux pas du Stade de France, Catherine résume l'avis de nombreux spectateurs présents, lundi 29 juillet, à la finale du haut-vol à 10 mètres synchronisé. Les novices sont légion, les questions nombreuses sur le déroulement de la compétition et le vocabulaire propre à la discipline : plongeon arrière carpé, triple sauts périlleux arrière groupés...
"Tom Daley, c'est notre légende !"
"C'est simple : il y a six sauts pour chacun des binômes, ils sont évalués par un juge sur chacun d'entre eux et, à la fin, celui qui cumule le plus de points l'emporte." Drapés dans un Union Jack ou arborant une tenue qui ne laisse que peu de place au doute quant à leur pays de cœur, Brennan et Alex sont, eux, bien au fait de ce qu'ils vont voir.
Les deux supporters britanniques sont venus exceptionnellement à Paris pour soutenir Tom Daley, porte-drapeau de la délégation de Grande-Bretagne lors de la cérémonie d'ouverture et quadruple médaillé olympique. "Il avait 14 ans pour ses premiers Jeux à Pékin, il avait arrêté après sa médaille d'or à Tokyo en 2021 et l'an dernier il a décidé de revenir plonger à Paris sur la demande de son fils, explique Alex. On est derrière lui !"
Ses créations au crochet lors des JO – ensuite vendues et dont les fonds sont reversés à fondation "Brain Tumour Charity" qui lutte contre le cancer du cerveau – lui ont offert, en plus de ses performances dans les bassins, une exposition mondiale. Star des réseaux sociaux, le plongeur peut compter sur un soutien solide, lundi.
Une démonstration presque parfaite des Chinois
Alors que les tribunes du seul équipement sportif construit de façon pérenne à l’occasion des Jeux de Paris 2024 se remplissent, les huit binômes arrivent près du sautoir. La paire tricolore composée de Gary Hunt et de Loïs Szymczak s'élance en dernier. Le silence s'empare des tribunes. Le public retient son souffle lorsque les deux athlètes quittent la plateforme. Une fraction de seconde plus tard, l'eau fait des remous, les corps ont disparu dans le bassin et les vivas de la foule admirative embrasent l'enceinte.
Pour autant, difficile pour les Français de rivaliser avec leurs concurrents. "Ce sera très difficile de se battre pour une médaille", prévenaient-ils avant la compétition. "Ce centre aquatique, c'est le premier complexe en France qui permet de s'entraîner en synchronisé à 10 mètres, on ne l'avait pas avant, précisait Loïs Szymczak après la finale. On a dû s'adapter, partir en stage à l'étranger mais ça valait le coup, on voulait participer, être ici à domicile et partager avec le public."
Tandis qu'une lutte pour l'or entre la Grande-Bretagne et la Chine se dessine, celle-ci semble se terminer après le quatrième saut du binôme venu d'Asie. "C'est incroyable, on est proches de la perfection" commente, médusée, une observatrice australienne. Les médias chinois présents à Saint-Denis ont, eux, le sourire aux lèvres.
Sans surprise, Junjie Lian et Hao Yang grimpent sur la plus haute marche du podium (490.35 points), devant Tom Daley et Noah Williams (463.44 points). Les Canadiens décrochent le bronze, au grand dam des nombreux supporters mexicains, 4es. "Les Chinois ont été fantastiques, il n'y avait rien à faire, commentent, fair-play, Alex et Brennan après la cérémonie de remise des médailles. Et l'argent ne leur va pas si mal à nos gars, non ?"
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