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Paris 2024 : le président de la Polynésie française suggère de déplacer le site de l'épreuve de surf face à la contestation

L'installation d'une tour en aluminium dans l'océan sur le spot de Teahupo'o attise les protestations de la population locale et d'écologistes.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La tour en bois de 13,5 m qui abrite les juges lors des épreuves de surf sur le sport de Teaupo'o, à Tahiti, le 9 août 2023. (MARTIN BUREAU / AFP)

Après la protestation, la réaction ? Le président de la Polynésie française Moetai Brotherson a affirmé, mardi 7 novembre, à l'AFP, envisager de déplacer l'épreuve de surf des Jeux olympiques de Paris 2024 sur un autre spot que celui, mythique, de Teahupo'o en raison de la construction controversée d'une nouvelle tour en plein lagon.

Des écologistes, des surfeurs et des habitants du village de Teahupo'o se mobilisent contre une tour des juges, en aluminium, qui doit être édifiée dans l'eau spécialement pour l'épreuve des JO ce qui pourrait dégrader, selon eux, les fonds marins et nuire à la biodiversité du site. Ces dernières semaines, la mobilisation s'est intensifiée, et une pétition avait réuni mardi plus de 147 000 signatures. 

"Je ne vois pas par où on pourrait faire passer la barge (de la foreuse) (...) sans exploser du corail."

Moetai Brotherson, président de la Polynésie française

à l'AFP

Moetai Brotherson, qui partage ces craintes, exclut l'utilisation de la tour en aluminium et envisage d'organiser l'épreuve à Taharuu, un site moins renommé mais plus facile d'accès, sur la côte ouest de Tahiti. "C'est un beach-break, doté de toutes les infrastructures à terre".

Lors d'un entretien à l'AFP en marge du Forum des Îles du Pacifique, à Rarotonga (Iles Cook), il a rappelé que ce spot avait déjà été envisagé. "Cela nous aurait permis d'éviter les soucis qu'on a aujourd'hui. A l'époque ce n'était pas possible. Au regard des enjeux et de la protestation aujourd'hui, peut-être qu'on pourra réviser cette option", a souligné le président.

Une tour en aluminium de 14 m pour remplacer une tour de 13,50 m en bois

La tour prévue, de 14 mètres de hauteur, devrait comporter trois étages, un local technique climatisé pour les serveurs internet alimentés par un câble sous-marin, mais aussi des toilettes avec un système d'évacuation raccordé à une canalisation. Déjà construite, elle n'a pas encore été installée sur le site. Le coût du projet est estimé à près de 4,4 millions d'euros.

Les sites de surf de Teahupo'o (point bleu) et de Taharuu (point rouge) à Tahiti. (GOOGLE MY MAPS)

Pour l'élu, la seule solution est d'homologuer pour les Jeux Olympiques la tour en bois utilisée dans le cadre des compétitions du circuit mondial de surf à Teahupoo. Le comité d'organisation des JO justifie ce projet en avançant des raisons de sécurité, la tour en bois (13,50 m) n'étant plus aux normes.

Une équipe technique travaille sur cette hypothèse et doit se prononcer le 15 novembre. Selon le président de la Polynésie française, il faudra également déterminer si les délais d'appels d'offres et de mises aux normes sont tenables. Les épreuves de surf, prévues entre le 27 et le 30 juillet, débuteront dans 261 jours.

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