"C'est la plus grande d'entre nous" : Althéa Laurin, venue au taekwondo "par hasard" et première Française championne olympique de la discipline

Althéa Laurin a décroché samedi la 16ème médaille d'or française aux JO de Paris 2024. Elle devient ainsi championne olympique de taekwondo.
Article rédigé par franceinfo - Luc Dréosto
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Althéa Laurin lors de sa finale de taekwondo aux JO de Paris, le 10 août 2024. (DAVID GRAY / AFP)

Le jour de gloire est arrivé samedi 10 août pour Althéa Laurin. À 22 ans, la Francilienne a remporté le premier titre olympique du taekwondo français. Elle a battu en finale, en deux rounds, l'Ouzbèque Svetlana Osipova, au Grand Palais. Elle apporte ainsi à la France une 16e médaille d’or, le record des JO d’Atlanta en 1996 est donc battu. Althéa Laurin, c’est l’histoire d’une jeune championne discrète mais avec une volonté de fer. 

Le hasard fait parfois bien les choses. À l’âge de 7 ans, Althéa Laurin voulait s’inscrire au karaté dans un gymnase de sa ville d'Épinay-sur-Seine, mais elle a été mal orientée et s’est retrouvée à un cours de taekwondo. 15 ans plus tard, elle devient finalement la première Française championne olympique de ce sport de combat. "Je n'arrive pas y croire. C'est juste incroyable de pouvoir dire que je suis championne olympique aujourd'hui", déclare Althéa Laurin à l'issue de sa finale.  

"J'en ai rêvé depuis des années, même une décennie. Et le fait de le réaliser aujourd'hui, c'est juste magique."

Althéa Laurin

à franceinfo

Réservée, pudique, Althéa Laurin se transforme en lionne lorsqu’elle monte sur le tatami. La Francilienne a vécu samedi 10 août une journée de rêve, galvanisée par la folle ambiance du Grand Palais. "Je pense que ce qui a fait la différence, c'est le mental, explique-t-elle. C'était le fait de prendre la pression et d'apprendre à l'aimer. Absorber un peu toute cette énergie positive du public, de l'enjeu de la compétition et de se dire 'waouh', je suis aux Jeux olympiques. J'en ai rêvé. Maintenant que j'y suis, il est temps de réaliser ce qui doit être réalisé. Aujourd'hui, samedi 10 août 2024, c'est fait : championne olympique !" 

Championne d'Europe, du monde et maintenant, olympique

Althéa Laurin a réussi à enfin hisser le taekwondo français sur la plus haute marche d’un podium olympique, un exploit que les glorieux anciens de ce sport n’avait pu réaliser, à l’image d’une Gwladys Épangue, admirative. "Elle a une grande sérénité, mais à la fois beaucoup de détermination, estime-t-elle. Elle est très discrète, mais elle a aussi beaucoup de caractère. Elle se donne les moyens. Elle va chercher les garçons pour combattre, pour faire de l'opposition aussi, pour que ce soit dur et difficile à l'entraînement. Elle se rentre dedans au quotidien. C'est la plus grande d'entre nous."

"Elle a fait quatre combats et elle n'a pas perdu un round. C'est juste bluffant."

Gwladys Épangue, taekwondoïste française

à franceinfo

Pour Patrick Rosso, le directeur technique national, le règne d’ Althéa Laurin, 22 ans à peine, ne fait que commencer : "C'est quelqu'un qui se donne tous les moyens pour y arriver et elle y arrive. Médaille olympique à Tokyo en 2021. Championne d'Europe en 2022, championne du monde en 2023 et championne olympique en 2024. C'est une athlète exceptionnelle qui est hyper sérieuse. Il y a ce petit truc en plus qui fait qu'à un moment donné, c'est une combattante sur le tapis qui est extraordinaire." Une combattante qui ne regrettera jamais d’avoir choisi par hasard le taekwondo à la place du karaté.

Le parcours d'Althéa Laurin jusqu'à sa médaille d'or : reportage de Luc Dréosto

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.