"Tous les espoirs de l'Arabie saoudite reposent sur moi" : Donia Abou Taleb, première athlète saoudienne à disputer les épreuves de taekwondo des Jeux olympiques

Le Grand Palais accueille, à partir de mercredi, les épreuves de taekwondo. A 27 ans, Donia Abou Taleb est la première saoudienne a s'être qualifiée pour les JO.
Article rédigé par franceinfo - Mélanie Kuszelewicz
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le Grand Palais pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Les épreuves de taekwondo débutent au Grand Palais mercredi 7 août. Pour la première fois de l'histoire, une athlète saoudienne s'est qualifiée pour les Jeux olympiques. Donia Abou Taleb, 27 ans, combat dans la catégorie -49 kilos et rêve de l'or. C'était pourtant loin d’être évident, dans un pays ultraconservateur qui a toujours tenu les femmes à l'écart du sport.

Petite, Donia Abou Taleb n'a pas d'autre choix que de s'entraîner avec les garçons. Pour ne pas montrer qu'elle est une fille, elle cache ses cheveux. Pas tous les jours facile, mais cette expérience l'a rendue forte, confie-t-elle : "J'ai commencé le taekwondo à huit ans et il n'y avait pas de soutien comme maintenant. J'ai dû faire face à de nombreux défis en rêvant de devenir championne saoudienne ou championne du monde."

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"C'est merveilleux que tout le monde affiche mes photos et me soutienne"

D'autres Saoudiennes ont participé à des Jeux olympiques, invitées par le CIO, mais Donia Abou Taleb est la première à se qualifier de droit. Une opportunité pour Mohammed Ben Salmane, en quête de reconnaissance internationale : le prince héritier a mis en place en place quelques réformes en faveur du droit des femmes pour tenter de rompre avec l'image d'un royaume ultraconservateur.

Aujourd'hui soutenue par son pays, l'athlète de 27 ans peut rêver d'or au Grand Palais : "Tous les espoirs de l'Arabie saoudite reposent sur moi. C'est merveilleux que tout le monde affiche mes photos et me soutienne, et que ma famille prie pour moi. Si Dieu le veut, je réaliserai de grandes choses." Même sans podium, Donia Abou Taleb aura quand même déjà marqué l'histoire de l'Arabie saoudite, qui fait toujours partie des 20 pays les moins bien classés en termes d'égalité homme-femme.

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