Triathlon aux JO de Paris 2024 : favorite, la France vise une nouvelle médaille d'or en relais mixte
Deux médailles en deux courses, c'est un bilan déjà historique pour le triathlon français. Jusque-là, en six éditions des Jeux olympiques, la France n'avait en effet gratté qu'une médaille (en bronze), et jamais placé de triathlète sur un podium individuel. Une anomalie réparée mercredi par Cassandre Beaugrand, sacrée championne olympique, et Léo Bergère, en bronze chez les hommes. Mais malgré ces deux médailles, les Bleus ont encore faim. Très faim, même, à l'heure d'aborder le relais mixte, lundi 5 août (dès 8 heures, à suivre sur France 3 et france.tv) aux Jeux de Paris 2024.
"L’équipe de France est très certainement la plus complète", annonçait avant les JO Benjamin Maze, le directeur technique national (DTN) des Bleus, sans fanfaronner pour autant : "Il n’y a jamais rien de gagné d’avance, encore moins sur le relais mixte, où chaque détail compte. Il va falloir être très méticuleux, particulièrement avec la natation dans la Seine et son courant. La position à la première bouée, qui arrive très vite, sera décisive."
Champions du monde de la discipline en 2015, 2018, 2019, 2020 et 2022 (mais non alignés en 2023 et 2024), les triathlètes français seront les grands favoris de ce relais mixte, dont le format est le suivant : 300 m de natation, 5,8 km à vélo et 1,8 km de course à pied pour chaque athlète. Tout en sachant que, pour chaque délégation, c'est un homme qui entame le relais, forcément suivi d'une femme, d'un autre homme, puis de la dernière femme.
"Nous sommes extrêmement impliqués dans la préparation de ce relais mixte et déterminés à continuer de marquer l’histoire du triathlon."
Benjamin Maze, DTN de l'équipe de Franceà franceinfo: sport
Avec six athlètes qui ont tous déjà été sacrés champions du monde en relais, c'est peu dire que Benjamin Maze et le staff tricolore avaient l'embarras du choix. La logique l'a donc emporté, puisque ce sont les quatre athlètes les mieux classés sur les épreuves individuelles de mercredi qui ont été retenus, à savoir Cassandre Beaugrand (1re), Emma Lombardi (4e), Léo Bergère (3e) et Pierre Le Corre (4e). Dorian Coninx et Léonie Périault, 27es des courses individuelles, sont remplaçants.
"C'est une sélection très relevée, mais nous sommes au clair sur la manière dont nous voulons peser sur la course et faire la différence tout au long de l’épreuve", promet Benjamin Maze, qui a maintenu ses athlètes loin du village olympique, dans un hôtel à l'écart, pour "se focaliser sur la préparation du relais avec sérénité après la célébration raisonnable des médailles" de mercredi. "Toutes les nations au départ du relais sont dangereuses", alerte cependant le DTN.
A Tokyo, les Bleus étaient arrivés troisièmes, derrière la Grande-Bretagne du nouveau champion olympique Alex Yee et les États-Unis. Double championne du monde en titre (en l'absence de la France), l'Allemagne dispose aussi de sérieux arguments, tout comme la Nouvelle-Zélande du vice-champion olympique Hayden Wilde et la Suisse de la vice-championne olympique Julie Derron, vice-championne du monde en titre du relais.
Surfer sur la dynamique
Mais pas de quoi faire douter ces Bleus, qui veulent encore un peu plus marquer l'histoire sur le pont Alexandre-III. "Le compteur est débloqué. On veut faire mieux qu'à Tokyo. On a confiance. On compte apporter une contribution déterminante pour le tableau des médailles. On a un objectif élevé d’obtenir des médailles sur les trois courses", affirme ainsi Benjamin Maze, qui a réussi à construire un collectif dans ce sport individuel.
"C'est une fierté d'appartenir à une telle équipe. On a quand même de sacrés loustics dans l'équipe et on rigole beaucoup. Ça aide à décompresser. On aime partager les émotions ensemble sur ces relais", appréciait avant les Jeux Cassandre Beaugrand. Un état d'esprit collectif également aperçu lors de la course masculine, lorsque Pierre Le Corre et Léo Bergère étaient à la lutte pour la troisième place.
Battu sur la ligne, Pierre Le Corre en témoignait ainsi : "Mon premier sentiment, c'est la joie. Je suis content pour Léo, content d'être quatrième et de faire une course aux avant-postes. Avec Léo, on a joué collectif. On s'est dit : il vaut mieux jouer la médaille, si l'un de nous doit faire quatrième, tant pis, il ira en chercher une sur le relais mixte". C'est tout ce qu'on attend de ces Bleus, insatiables.
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