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Les pistes de Taubira pour les prisons françaises

Rénovation des bâtiments, fermeture des prisons vétustes, réflexion sur l'exécution des peines… Francetv info détaille la politique pénitentiaire de la garde des Sceaux.

Article rédigé par franceinfo
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Vue sur les bâtiments de la prison des femmes (à gauche), le stade et la grande maison d'arrêt des hommes, le 14 mars 2003 aux Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône). (MAXPPP)

Christiane Taubira a choisi l'emblématique prison des Baumettes, à Marseille (Bouches-du-Rhône), pour présenter son plan pour les prisons, mardi 8 janvier. Dans un entretien au journal régional La Provence, la garde des Sceaux a dit vouloir partir à l'assaut de "l'indignité" et agir en matière pénitentiaire "sous les yeux de la société". La ministre de la Justice a présenté une politique pénitentiaire qu'elle souhaite "innovante", dont les grands axes sont détaillés dans un document que francetv info a pu consulter. Que faut-il en retenir ?

Rénovation, fermeture, construction de prisons

C'est une indispensable mise aux normes que doivent subir les prisons de Paris-la Santé, Fleury-Mérogis, Baumettes 2 et Aix 2. Un programme de 800 millions d'euros, annoncé en décembre 2012, doit permettre de "changer la vie de plus de 10 000 personnes par an". Pour les autres prisons en attente de rénovation, la garde des Sceaux prévoit une "augmentation de 20% des crédits", précise le document du ministère.

D'autres établissements vétustes fermeront totalement leurs portes. Au total, 1 082 places seront fermées entre Valence (Drôme), Riom (Puy-de-Dôme), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Beauvais (Oise), Compiègne (Oise), Vieux-Liancourt (Oise), Orléans (Loiret) et Chartres (Eure-et-Loir). Ainsi que les maisons d'arrêt de Colmar et Mulhouse, dans le Haut-Rhin.

De nouveaux établissements doivent êtres construits entre 2014 et 2015. Un établissement pénitentiaire doit notamment voir le jour à Lutterbach (Haut-Rhin). Il comptera 400 places de maison d’arrêt et 50 à 100 places de centre de détention.  Selon des informations de La Croix, publiées le 12 décembre, Christiane Taubira devait aussi signer trois contrats pour la construction de nouveaux établissements pénitentiaires à Riom, Valence et Beauvais (Oise), en lieu et place des anciens. 

Création d’un Conseil de l'exécution de la peine

Composé de "parlementaires, de personnalités intéressées par les questions liées à la peine, de spécialistes et de représentants des personnels du service public pénitentiaire", un Conseil d'exécution de la peine aura pour compétences celles que la loi pénitentiaire attribue au service public pénitentiaire.

Ce Conseil aura pour mission de réfléchir à "l’exécution des décisions pénales, l’insertion ou à la réinsertion des détenus, la prévention de la récidive et la sécurité publique dans le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et des droits des personnes détenues", précise le document du ministère de la Justice que francetv info a pu consulter.

Dans ce même document, Christiane Taubira rappelle qu'"un détenu, un condamné est d’abord un homme et une femme de notre collectivité et un citoyen à part entière".

Un plan spécifique pour l'outre-mer

La prison de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), appelée Camp-Est, est occupée à 245%, selon le syndicat FO Pénitientiaire local, qui se réjouissait, en mars 2012, d'un projet de construction d'un nouvel établissement, à Dumbéa. Un projet "coûteux et inadapté" pour Christiane Taubira, qui a choisi de rénover et agrandir le Camp-Est, pour un montant de 32 millions d'euros.

La garde des Sceaux s'est aussi engagée à "renforcer les effectifs judiciaires", avec l'arrivée d'un juge d'application des peines et d'un magistrat généraliste supplémentaire, à Nouméa.

En 2016, un nouveau centre de détention doit par ailleurs ouvrir à Papeari, en Polynésie, pour "mettre un terme à la situation de surpopulation et résoudre les problèmes de vétusté rencontrés à Faa’a", à Tahiti.

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