Marine Le Pen fait front contre huit candidats, dont Nathalie Kosciusko-Morizet
La présidente du FN a énuméré, lundi en fin d'après-midi, les noms de huit personnalités politiques (quatre de droite et quatre de gauche) "qu'il faut battre" au second tour.
Huit candidats. Lors d'une conférence de presse, lundi 11 juin, Marine Le Pen a dressé une liste noire de candidats à faire battre au second tour des élections législatives. Il s'agit de François Pupponi (PS, Val-d'Oise), Manuel Aeschlimann (UMP, Hauts-de-Seine), Georges Tron (UMP, Essonne), Jack Lang (PS, Vosges), Xavier Bertrand (UMP, Aisne), Ségolène Neuville (PS, Pyrénées-Orientales), Slimane Tir (EELV-PS, Nord), ainsi que Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP, Essonne).
En mai, certains cadres du Front national avaient d'ores et déjà évoqué une "liste noire" des candidats à faire battre, contenant des noms de députés UMP. Bruno Gollnisch avait alors confirmé l'existence de cette liste sur laquelle figuraient des personnalités qui, selon le député européen, "sont responsables de l'exclusion scandaleuse du Front national dans la représentation nationale, ce Parlement où nous n'avons ni député ni sénateur pour porter la souffrance et les espérances des 6,5 millions d'électeurs qui ont voté Marine Le Pen."
Pourquoi figurent-ils sur cette "liste" ?
Qu'ont fait ces candidats pour mériter ainsi le titre de cibles privilégiées de la patronne du Front national ? Pour François Pupponi, Manuel Aeschlimann, Georges Tron et Jack Lang, Marine Le Pen a fait valoir un principe de "moralisation de la vie politique".
Pour les autres, la candidate dans la 11e circonscription du pas-de-Calais entend répondre à leur hostilité affiché à l'égard du FN. Ainsi,"concernant le cas spécifique" de Nathalie Kosciusko-Morizet, auteur d'un pamphlet en 2011 intitulé Le Front antinational, Marine Le Pen a pour la première fois appelé ses électeurs à "voter pour le Parti socialiste" afin de la faire battre dans l'Essonne. NKM avait par ailleurs appelé à voter PS contre le FN aux cantonales de mars 2011.
Marine Le Pen a notamment expliqué qu'elle voulait sanctionner les candidats qui ont eu "à l'égard de nos électeurs un comportement particulièrement méprisant, haineux, insultant et antidémocratique".
Les rescapés de la liste : Copé, Guéant et Morano
Interrogée sur les cas de Jean-François Copé, Claude Guéant et Nadine Morano, tous trois en ballottages au second tour, Marine Le Pen a expliqué qu'elle ne les avait pas inclus dans la liste des candidats à faire battre. Elle a même concédé que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé (Seine-et-Marne), en ballottage très favorable avec 45% au 1er tour, avait "quand même fait des progrès en soutenant avec vigueur la consigne ni-ni (ni FN, ni Front républicain)". Selon elle, il s'agit d'une consigne "moins pire, il faut bien le dire, que l'infect front républicain que nous avons subi depuis des décennies". "Cette avancée est appréciable (...) et nous avons entendu en tenir compte", a ajouté la présidente du FN.
Quant à Nadine Morano, figure du sarkozysme, menacée dans sa circonscription de Toul (Meurthe-et-Moselle), elle a appelé, dès dimanche 10 juin au soir, les électeurs du FN à se reporter sur sa candidature aux législatives. Des électeurs "qui partagent nos valeurs, mes valeurs", a-t-elle de nouveau lancé lundi matin sur Europe 1.
En dehors de cette liste, Marine Le Pen n'a pas donné de consignes de vote pour les cas où le FN serait absent du second tour, laissant une "liberté totale de vote" à ses électeurs.
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