Marine Le Pen officialise sa candidature
La candidate du FN a indiqué mardi matin qu'elle dispose des 500 signatures. "A partir d'aujourd'hui, des millions de citoyens vont être représentés à l'élection", a-t elle dit à Hénin-Beaumont.
Marine Le Pen est officiellement entrée dans la course. Après avoir assuré, mardi 13 mars au matin, qu'elle disposait de ses 500 parrainages, la présidente du Front national s'est rendue à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sur ses terres électorales, pour officialiser sa candidature.
"A partir d'aujourd'hui, des millions de citoyens vont (...) être représentés à l'élection", s'est enflammée la candidate. "J'espère me montrer digne de leur confiance, a poursuivi la présidente du FN, prête à [se] battre pour [la] patrie."
Devant ses partisans, la candidate a voulu s'adresser à tous les Français. "Le moment est venu de dire clairement à tous les Français le sens de ma candidature, a-t-elle commencé. Présidente de parti, femme, mère de trois enfants, je lutte. Je combats en politique tout ce qui blesse dans la France d'aujourd'hui, ce qui affaisse la France aujourd'hui, et je défends la vision de la France que j'aime", a-t-elle martelé, face à une haie de drapeaux tricolores.
Le FN a donc officiellement clos le dossier des parrainages.
• Le champ lexical du combat
"Ma présence comme candidate à cette élection présidentielle résulte d'un dur combat", a reconnu Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont. Ces dernières semaines, elle n'a cessé de témoigner de la difficulté de son parti à rassembler les 500 signatures d'élus, indispensables à sa candidature. C'est "un combat que nous avons gagné contre tous les sectarismes, toutes les pressions pour la démocratie et pour la France", a-t-elle déclaré. Les militants, eux, se félicitent de cette "victoire".
Interrogée dimanche 11 mars sur France 3, elle avait déclaré qu'elle menait un véritable combat : "Je cherche, je me bats, je téléphone aux maires pour arriver à les convaincre. Le système n'arrivera pas à avoir notre peau, du moins je l'espère." Et d'ajouter à propos de sa présence à l'élection : "Ça dérange l'UMP parce que l'UMP craint que je puisse être présente au second tour à la place de M. Sarkozy."
• Un système toujours remis en cause par le FN
Le FN proteste à chaque échéance présidentielle contre le système des parrainages d'élus et l'obligation de rendre publics les noms des élus qui acceptent de signer pour un candidat. Depuis 1988, Jean-Marie Le Pen avait néanmoins toujours réussi à obtenir les 500 signatures. Le 21 février, sur i-Télé, le père de Marine Le Pen avait d'ailleurs affirmé n'avoir aucun doute quant au dénouement de cette nouvelle chasse aux parrainages.
Cette fois, Marine Le Pen ne s'est pas contenté de tirer la sonnette d'alarme sur sa propre candidature. Elle a attaqué, dénoncé le système des parrainages, l'estimant anticonstitutionnel. Pour en venir à bout, elle a réclamé devant le Conseil constitutionnel l'anonymat des élus prêts à signer, le 16 février. Selon elles, ces élus subissent des pressions pour ne pas lui fournir les parrainages requis.
• De l'art de ménager le suspense
Durant ce premier round de la campagne, la présidente du Front national avait alimenté le suspense à coups de déclarations médiatique sur sa capacité à obtenir les précieux sésames avant le vendredi 16 mars, date butoir de dépôt des parrainages devant le Conseil constitutionnel. Invitée de France 2 le 1er mars, elle affirmait : "J'avais recueilli 475 promesses de parrainage mais 23 maires sont revenus sur cette promesse. J'ai donc 452 signatures. Il m'en manque 48, c'est beaucoup."
Dix jours plus tard, dimanche 11 mars, sur France 3, les chiffres sont en hausse mais ce n'est toujours pas suffisant : "Il me manque encore une quinzaine de signatures", indique-t-elle, ajoutant : "En tous cas, je me suis engagée à le dire aux Français dès que je le saurai." C'est chose faite avec cette déclaration, mardi matin.
• Une "nouvelle" entrée en campagne
"Marine entre maintenant dans la campagne", s'est réjoui mardi l'avocat Gilbert Collard, président du comité de soutien de la candidate du FN, mardi sur France 2. "A partir de maintenant elle est libérée de cette angoisse, de ce poids financier, elle va pouvoir dire à ses électeurs 'je suis là'."
Dans le sondage quotidien Ifop-Fiducial de lundi pour Paris Match, Marine Le Pen est créditée de 16,5% des voix au premier tour de l'élection présidentielle. En six jours, elle aurait perdu 3,5 points, selon cet institut.
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