Reportage À Marseille, les femmes de chambre du Radisson Blu en ont "ras-le-bol de travailler pour des gens qui ne les paient pas correctement"

En grève depuis deux mois, ces femmes qui exercent au sein de l'hôtel luxueux du Vieux-Port de Marseille demandent un treizième mois et une hausse de salaire horaire de "11 centimes".
Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le piquet de grève des femmes de chambre de l'hôtel Radisson Blu à Marseille le 22 juin 2024 (LAURENSON PHILIPPE / MAXPPP)

La grève dure depuis deux mois pour les femmes de chambre d’un hôtel luxueux du Vieux-Port de Marseille. Devant le hall du Radisson Blu, qui affiche quatre étoiles, le concert de casseroles reprend, quasiment chaque matin, depuis plus de 60 jours.

Idalina, Cap-verdienne, travaille comme femme de chambre depuis cinq ans pour Acqua, sous-traitant du nettoyage dans l’hôtellerie : "On crie fort parce que là, vraiment, c'est trop !, explique-t-elle. On a mal au dos, aux bras, on a mal partout ! On en a ras-le-bol de travailler pour des gens qui ne nous payent pas correctement.

Les grévistes demandent un treizième mois et une hausse de salaire de 12 euros 30 brut de l’heure, à 12 euros 41 soit "11 centimes d’augmentation", comme le répète Pina, Portugaise. Les femmes de ménage font valoir que les tâches se multiplient dans les chambres, plus grandes qu’avant, et que les hôtels sont bien plus sales l'été, quand les touristes affluent. "C'est une catastrophe vraiment, décrit Pina. Tu entres dans les chambres et, parfois, il y a du vomi, des poubelles par terre..." 

Une prime estivale et la limitation des déplacements

Les grévistes réclament donc une prime estivale, reconduite chaque année. Elles demandent aussi que l'entreprise Acqua limite leurs déplacements, car les femmes de chambre peuvent être redirigées à la dernière minute vers d’autres hôtels de la ville. "On se déplace un peu partout, on doit prendre le bus, le métro", raconte Fabienne, originaire de Madagascar. Mais les discussions patinent avec le sous-traitant du nettoyage.

Face à la colère des femmes de chambre, certains clients de l’hôtel se penchent au balcon, d’autres commentent, incrédules. "Même si elles estiment qu'elles ne sont pas suffisamment payées, ça ne justifie pas d'être en grève depuis 60 jours, estime l'un d'eux. En règle générale, on va chercher du travail ailleurs." "Nous ne lâcherons rien !", répond une femme de chambre alors qu’une nouvelle discussion est prévue vendredi 26 juillet avec les représentants d’Acqua, qui n’ont pas répondu aux sollicitations de franceinfo.

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