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Syrie : ce que l'on sait du massacre de Houla

Selon les premiers résultats d'une enquête de l'ONU, seuls 20 des 108 morts peuvent être attribués à des tirs d'artillerie et de tanks. Les autres victimes ont été exécutées à bout portant.

Article rédigé par franceinfo
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Un observateur de l'ONU prend une photo d'une des petites victimes du massacre de Houla, en Syrie, le 26 mai 2012.  (SHAAM NEWS NETWORK / AFP)

Le massacre de Houla (Syrie) survenu vendredi 25 mai et qui a fait 108 morts soulève l'indignation de la communauté internationale, y compris celle de la Russie, de la Chine et de l'Iran, alliés de Damas. Selon les premiers résultats d'une enquête de l'ONU révélés mardi 29 mai, la majorité des victimes ont été exécutées. Des affirmations qui contredisent l'hypothèse d'une attaque de chars. FTVi fait le point sur cette tuerie.

• 49 enfants parmi les 108 tués, 300 blessés

Selon les observateurs des droits de l'homme, 49 enfants et 34 femmes font partie des 108 personnes tuées à Houla. Les violences ont également fait 300 blessés. Trente-deux des 49 enfants tués avaient moins de 10 ans. Il s'agit du bilan le plus lourd depuis l'entrée en vigueur théorique, le 12 avril, du cessez-le-feu négocié par Kofi Annan et le déploiement d'observateurs de l'ONU. Voici des images tournées dimanche à Houla par des opposants syriens.

Syrie : le massacre de Houla filmé (Francetv info)

• Une majorité d'exécutions

"On croit que moins de 20 des 108 assassinats (dont 49 enfants) peuvent être attribués à des tirs d'artillerie et de tanks", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville. "La plupart des autres victimes (...) ont été sommairement exécutées lors de deux incidents différents" qui ont été perpétrés, selon des habitants, par des miliciens pro-régime, les chabiha.

Les observateurs croyaient savoir lundi que les victimes avaient été notamment atteintes par des éclats d'obus ou exécutées "à bout portant". Une source à l'ONU a indiqué qu'après un "barrage d'artillerie", la ville avait été investie par des "miliciens" alaouites.

• Militaires et opposants s'accusent mutuellement

Les autorités syriennes, qui nient "totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste", ont imputé la responsabilité de la tuerie aux combattants islamistes, dans une lettre envoyée lundi au Conseil de sécurité des Nations unies. Les médias syriens ont publié des extraits de la lettre, selon lesquels les assaillants avaient utilisé des couteaux, un signe distinctif des islamistes. Une commission conjointe armée-justice, chargée par Damas d'enquêter sur les violences, doit publier ses conclusions mercredi.

De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres, a rapporté samedi que les troupes fidèles au président Bachar Al-Assad auraient pilonné le village de Houla.

Pour la Russie, fidèle alliée de Damas, "les deux parties" (autrement dit l'armée régulière syrienne et l'opposition) ont pris part aux violences et sont responsables du massacre. La Chine, autre alliée de Damas, s'est déclaré "profondément choquée" et a réclamé mardi une "enquête immédiate"

• Une vengeance ?

Selon Le Figaro, "la furie sanguinaire des chabiha aurait été provoquée par des tirs des dissidents de l'Armée syrienne libre dans leur direction". Le correspondant du quotidien, Georges Malbrunot, évoque aussi sur son blog un possible acte de vengeance après une tentative d'empoisonnement d'Assef Shawkat, le beau-frère de Bachar Al-Assad, et de cinq autres hauts responsables du régime syrien.

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