Medef : les cinq hommes qui veulent la place de Laurence Parisot
La campagne a débuté mardi, mais les candidats étaient déjà dans les starting-blocks depuis plusieurs semaines. Pourtant, ils demeurent parfois méconnus.
La campagne est lancée. Le comité statutaire du Medef a arrêté, lundi 6 mai, la liste des cinq candidats à la succession de Laurence Parisot à la présidence de la principale organisation patronale française. Les candidats retenus avaient fait connaître leurs intentions ces dernières semaines.
Les cinq hommes seront entendus le 23 mai par le Conseil exécutif du Medef, qui votera un avis le 3 juin avant que l'Assemblée générale de l'organisation élise officiellement le nouveau président, le 3 juillet.
Pierre Gattaz, le favori
Soutenu par l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), Pierre Gattaz fait à ce titre figure de favori. A 53 ans, le président du groupe des fédérations industrielles a obtenu le 18 avril le ralliement de deux de ses rivaux initiaux : Jean-Claude Volot, ancien médiateur interentreprises, et Frédéric Saint-Geours, président de l'UIMM.
Le dirigeant du fabricant de connecteurs électroniques Radiall, fils de l'ex-patron des patrons Yvon Gattaz (1981-86), se présente en "candidat du terrain" et "de conquête". Il se montre notamment offensif contre les 35 heures, sur l'âge de la retraite ou la fiscalité des entreprises. Il bénéficie aussi du soutien de l'ancien vice-président du Medef Denis Kessler, chantre du libéralisme et d'une ligne dure vis-à-vis des pouvoirs publics.
Patrick Bernasconi, "le dauphin désigné"
Président de la Fédération des travaux publics, Patrick Bernasconi a occupé jusqu'alors le poste de négociateur du Medef. A ce titre, il a négocié avec les syndicats nombre d'accords épineux, dont celui du 11 janvier sur le marché du travail.
A 57 ans, l'ancien lieutenant de Laurence Parisot rappelle volontiers qu'il prône une ligne moins dure que son principal adversaire, Pierre Gattaz.
Dans une interview au quotidien Le Monde, publiée fin mars, il avait indiqué son intention de voter contre la réforme des statuts du Medef censée permettre à Laurence Parisot de poursuivre un troisième mandat. "Les entrepreneurs sur le terrain ne cessent de m'interpeller sur l'image désastreuse que nous renvoyons, indiquait-il alors. Laurence Parisot devrait fédérer les entreprises, or cette initiative les divise."
Geoffroy Roux de Bézieux, le "serial entrepreneur"
Le PDG de Virgin Mobile, 50 ans, est quant à lui soutenu par 300 dirigeants parmi lesquels Clara Gaymard, de General Electric, ou encore Pierre Kosciusko-Morizet de Price Minister, a indiqué Challenges. L'hebdomadaire le décrit en "'serial entrepreneur', cool et branché nouvelles technologies."
Celui qui "veut réconcilier les Français et la prise de risque", "pourfend le principe de précaution qui ralentit les projets", s'offusque de l'impunité fiscale des géants étrangers de l'internet et "déplore la haine des riches", énumère Challenges.
Président de l'Unédic de 2008 à 2010, il est favorable à l'ouverture de négociations sur le montant et la durée des allocations chômages, sur le modèle de l 'Allemagne. Quant aux 35 heures : "Il faut laisser chaque entreprise moduler son temps de travail", a-t-il estimé dans les page du magazine économique.
Thibault Lanxade, le benjamin
"Un Medef recentré sur leurs préoccupations quotidiennes [des entrepreneurs], un Medef plus proche de sa base qu'il n'a pu l'être par le passé." Voilà l'ambition du benjamin des candidats, Thibault Lanxade, interrogé par Le Point.fr en avril. Cofondateur et PDG d’Aqoba, une société spécialisée dans les cartes de paiement sur mesure, il est un candidat plus méconnu du grand public.
Selon Challenges.fr, qui lui a consacré une interview vidéo, il milite pour une "renégociation du temps de travail selon la pénibilité", et "un crédit d’impôt fusions et acquisitions", afin de renforcer les filières françaises.
Hervé Lambel, un candidat "marginal"
Il a été le premier à se lancer dans la course, dès le mois d'octobre. Le président de Créateurs d'emplois et de richesses de France, groupe qu'il préside et qu'il a fondé en 2003, revendique 50 parrainages. A ce titre, il fait figure de candidat marginal, voire celui "dont personne ne parle", écrit Les Dessous du social, blog hébergé par le Figaro.fr.
Pour ce fondateur d'une société de production audiovisuelle, HLDC, "la véritable urgence est d’agir sur les marges mais surtout la trésorerie, l’oxygène des entreprises, et paradoxalement la ressource la moins bien financée", écrit-il dans un billet publié par Atlantico. Il mise par ailleurs "sur l'accompagnement des entrepreneurs pour leur éviter le tribunal de commerce" et "milite pour la suppression de la TVA interentreprises", a noté Les Dessous du social.
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