Un phénomène très prématuré et hyper intense... Quatre questions sur la canicule attendue la semaine prochaine sur toute la France
Le thermomètre dépassera les 30 degrés partout en France, la semaine prochaine. Avec des nuits au-dessus de 20°C et, localement, des pics à 40°C.
Un coup de chaud va toucher tout le territoire français. Des températures caniculaires sont attendues à partir de dimanche 23 juin, avec une moyenne de 29°C au Nord et 32°C au Sud. Et il devrait faire encore plus chaud pendant la semaine. franceinfo fait le point sur un phénomène inédit par son intensité pour un mois de juin.
La canicule va-t-elle concerner toute la France ?
On attend des valeurs comprises entre 35°C et 40°C sur une grande partie du pays, à l'exception de la Bretagne. Les températures minimales baisseront peu la nuit, et resteront au-dessus des 20°C sur la plupart des régions. Les seuils de canicule seront dépassés partout, même dans le Nord du pays. "Une canicule, explique Météo France, c'est un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée". On parle de canicule quand on dépasse trois jours consécutifs où ces températures maximales et minimales dépassent certains seuils, de nuit comme de jour. Dans ce cas, Météo France active une vigilance orange canicule, et les préfectures peuvent, département par département, décider de déclencher le niveau 3 sur 4 du plan canicule.
Ces seuils sont différents, selon les régions. Dans le Sud, par exemple à Marseille (Bouches-du-Rhône), il est de 24°C la nuit et de 35°C le jour. A Paris, il est de 21°C et 31°C. A Brest (Finistère), le seuil est dépassé quand on atteint 19°C la nuit et 32°C la journée. Et ces seuils vont effectivement être atteints voire dépassés la semaine prochaine.
Quelles seront les zones les plus touchées ?
Les zones les plus chaudes seront le Centre et l'Est, entre Paris et Strasbourg, jusqu'à Lyon. On y frôlera les 40°C et des records de températures devraient être atteints localement. La Bretagne et les bords de Manche seront relativement épargnés, avec un degré de moins que le seuil canicule, selon les prévisions.
Les grandes agglomérations seront particulièrement touchées, à cause du phénomène des "îlots de chaleur" : Météo France rappelle ainsi qu'"on relève des différences nocturnes de l'ordre de 2 à 3°C en moyenne annuelle entre Paris et les zones rurales alentour". En période de forte chaleur, l'écart de cet îlot de chaleur urbaine peut atteindre près de 10°C en Ile-de-France.
A Paris, on attend ainsi entre 32 et 34°C dès lundi (avec des températures nocturnes supérieures à 20°C), entre 35 et 38°C mardi, puis de 36 à 39°C jusqu'à vendredi. A Lyon, on attend entre 34 et 36°C lundi (températures nocturnes supérieures à 20°C), puis de 37 et 40°C de mardi à vendredi.
Combien de temps cela va-t-il durer ?
Le phénomène devrait s'étaler sur pratiquement toute la semaine. La hausse va démarrer à partir de dimanche. La chaleur s'accentuera lundi, et de mardi à mercredi, voire jeudi, les seuils de canicule devraient être dépassés. On frôlera les 40°C qui seront localement dépassés. Les températures devraient redescendre à partir de vendredi. Mais certaines zones, comme le Sud-Est, ne seront pas tout de suite concernées. Météo France relève ainsi que l'agglomération lyonnaise pourrait subir ces très fortes chaleurs jusqu'au week-end suivant.
Le phénomène annonce-t-il un été caniculaire ?
Ce phénomène de canicule est très prématuré pour la saison et s'annonce hyper intense. Météo France précise que "depuis 1947, seule la vague de chaleur du 18 au 28 juin 2005 avait été aussi précoce. L'épisode attendu s'annonce bien plus intense, sans précédent au mois de juin." Il s'explique par l'arrivée d'une masse d'air très chaud sur le pays en provenance du Maghreb et de l'Espagne. Les conditions anticycloniques avec de hautes pressions reviennent sur le pays à l'avant d'une dépression sur l'Atlantique. Un flux de sud s'installe entre les deux systèmes et fait remonter une masse d'air très chaud sur le pays en provenance du Maghreb et de l'Espagne. Le mois de juin 2017 avait déjà été très chaud mais les prévisionnistes craignent un phénomène équivalent à la canicule particulièrement meurtrière de 2003. Si l'été sera chaud, c'est une certitude, il est pour autant impossible de dire s'il sera caniculaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.