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"C'est une catastrophe" : en Guadeloupe, la démission de Nicolas Hulot fait craindre que les sargasses ne soient plus une priorité de l'État

Le maire de Saint-Anne, en Guadeloupe, demande "solennellement" au président de la République de tenir une réunion sur la problématique des algues qui se multiplient en mer et sur une partie de la côte.

Article rédigé par Matthieu Mondoloni - édité par Adèle Bossard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Certaines plages de Guadeloupe sont littéralement noyées sous les sargasses. (MATTHIEU MONDOLONI / RADIO FRANCE)

On devrait connaître d'ici mardi le successeur de Nicolas Hulot. L'ancien ministre de la Transition écologique a démissionné et laisse derrière lui de nombreux dossiers dont celui des sargasses, aux Antilles. Ces algues brunes aux émanations toxiques polluent les rivages. Au mois de juin dernier, Nicolas Hulot était venu présenter un plan de 10 millions d'euros, mais sa démission inquiète désormais les habitants, qui ont peur d'être oubliés par l'État.

Le reportage en Guadeloupe de Matthieu Mondoloni

En Guadeloupe, parmi les communes les plus touchées, figure Sainte-Anne, à 30 minutes environ de Pointe-à-Pitre. Depuis six mois, les habitants qui vivent ou travaillent au bord de la mer subissent les effets des sargasses. "C'est vraiment dégueulasse comme odeur !", soupire Anne, qui tient une petite paillote sur la plage. "Ce sont des odeurs désagréables, étouffantes. Ça donne des malaises et ça donne mal au cœur."

Juste à côté se trouve la maison de Pierre. Ce retraité a également été victime des émanations toxiques, qui ont provoqué l’oxydation d’une bonne partie de son électroménager. "La télé, les radios, le micro-ondes, le four, le frigidaire..." énumère-t-il. "Il a fallu que j'achète tout en neuf."

Pierre, un habitant qui a vu son électroménager détruit par l'oxydation des sargasses. (MATTHIEU MONDOLONI / RADIO FRANCE)

Trois pêcheurs qui espèrent être indemnisés par l'État. (MATTHIEU MONDOLONI / RADIO FRANCE)

Avec le courant, les sargasses ne s'échouent pas sur toutes les plages de Sainte-Anne. Celle du Bourg, par exemple, est complètement épargnée et reste une plage de sable fin comme sur les cartes postales. Mais à 100 mètres de là, la plage des Galbas est littéralement noyée sous les sargasses.

Ce qui pose évidemment des problèmes aux pêcheurs présents sur la plage : "Je ne sais pas comment ça se passe au niveau de l'État mais on devrait être indemnisés si une catastrophe comme ça dure pendant au moins six mois. Et là, ça revient en plus !" 

350 000 euros dépensés à Sainte-Anne depuis l'arrivée des sargasses

Emmanuel Macron est attendu dans la région à la fin du mois de septembre. Ce pêcheur aimerait lui demander "des moyens pour se débarrasser des sargasses". "En plus, avec le ministre Nicolas Hulot qui a démissionné..." souffle-t-il. Car cette démission inquiète, avec la crainte que le problème de ces algues brunes ne soient plus une priorité pour l’État, et alors que les communes ne parviennent pas à supporter seules le coût du nettoyage.

Devant l'hotel de ville, le maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste. (MATTHIEU MONDOLONI / RADIO FRANCE)

C'est une catastrophe naturelle mais aussi sanitaire

Christian Baptiste, le maire de Sainte-Anne

à franceinfo

" Aujourd'hui, nous en sommes à 350 000 euros de dépenses depuis l'arrivée des sargasses", a compté Christian Baptiste, le maire de Sainte-Anne. "Donc je demande solennellement au président de la République de tenir une réunion sur la problématique des sargasses."

Cette réunion internationale, c’était justement l’engagement pris par Nicolas Hulot lors de sa visite au mois de juin dernier. Un engagement dont personne ne sait désormais ici s’il sera tenu.

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