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Le changement climatique a causé 15 catastrophes estimées à plus d'un milliard de dollars en 2019, selon une ONG

L'association britannique Christian Aid s'appuie sur des scientifiques pour mettre en cause les variations liées au réchauffement climatique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une vue aérienne après le passage de l'ouragan Dorian, le 5 septembre 2019 aux Bahamas. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Au moins quinze catastrophes naturelles liées au changement climatique ont causé des destructions d'un coût de plus d'un milliard de dollars en 2019 (900 millions d'euros), selon une compilation effectuée par l'ONG britannique Christian Aid, vendredi 27 décembre.

"Des phénomènes météo extrêmes, alimentés par le changement climatique, ont frappé tous les continents peuplés en 2019, entraînant dans la mort et déplaçant des millions de personnes et causant des milliards de dollars de dégâts", souligne le document (en anglais). Cette ONG s'est appuyée sur des données disponibles en libre accès (rapports de l'ONU ou de structures étatiques, études scientifiques, presse) pour notamment prendre en compte les typhons, les inondations ou les feux de forêt.

Sept de ces quinze catastrophes ont même causé des dégâts évalués à plus de 10 milliards de dollars (9 milliards d'euros) : les inondations dans le nord de l'Inde et le typhon Lekima en Chine (10 milliards chacun) ; l'ouragan Dorian en Amérique du Nord (11,4 milliards) ; les inondations de juin à août en Chine (12 milliards) ; les inondations dans le Midwest et le sud des Etats-Unis (12,5 milliards) ; le typhon Hagibis en octobre au Japon (15 milliards) et les feux de forêt en Californie d'octobre et novembre (25 milliards).

Le changement climatique modifie les équilibres

"Chacun de ces désastres a un lien avec le changement climatique", affirment les auteurs. Ainsi, en Argentine et en Uruguay, où des inondations ont causé pour 2,5 milliards de dégâts en janvier, les zones affectées ont connu des précipitations cinq fois plus importantes que la moyenne, un an après avoir subi une grave sécheresse. Des variations qui s'accentuent avec le changement climatique, et des sols rendus plus secs qui aggravent les conséquences en cas de fortes pluies.

Autre exemple, le cyclone Idai, qui a dévasté la deuxième ville du Mozambique en mars, a été selon des scientifiques renforcé par le réchauffement de la température de l'océan Indien, alors que la montée du niveau des eaux a aggravé les inondations qui l'ont suivi. Mêmes phénomènes à l'œuvre pour le cyclone Fani en Inde et au Bangladesh en mai, avec des dégâts évalués à plus de 8 milliards de dollars.

Les plus pauvres paient un lourd tribut

Christian Aid souligne toutefois qu'"en aucune façon les chiffres financiers ne donnent une vision globale" de l'étendue de ces catastrophes. Prenant en compte les vies humaines perdues, l'ONG souligne que "l'immense majorité des décès a été causée par deux événements seulement" (les inondations dans le nord de l'Inde, 1 900 morts, et Idai au Mozambique, 1 300 morts), rappelant que les populations les plus pauvres paient le prix le plus élevé des conséquences du changement climatique.

"Par contraste, les coûts financiers sont plus élevés dans les pays riches, et le Japon et les Etats-Unis ont connu les trois événements les plus coûteux", selon le rapport. Mi-décembre, le réassureur suisse Swiss Re avait, dans une première estimation annuelle, évalué à 140 milliards de dollars les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles et aux désastres humains en 2019, contre 176 milliards en 2018.

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