Climat : les experts du Giec aggravent leur diagnostic
Ils ont dévoilé leur cinquième rapport sur le climat vendredi. Réchauffement, hausse du niveau de la mer, responsabilité de l'homme… Leurs constats et pronostics sont plus sévères.
Il s'annonçait alarmant. Il l'est. Le cinquième rapport du Giec sur le climat a été dévoilé vendredi 27 septembre. Au terme de six nouvelles années de travail faramineux, les experts du Groupement intergouvernemental sur l'évolution du climat y aggravent leur diagnostic sur l'état de la planète et l'impact du réchauffement climatique. Francetv info passe en revue leurs sombres prévisions.
L'homme est responsable à 95%, contre 90% en 2007
L'influence humaine dans le réchauffement climatique depuis le milieu du XXe siècle est désormais "extrêmement probable". Ce qui équivaut, dans le langage du Giec, à 95% de certitude. Dans le rapport de 2007, cette certitude atteignait 90%.
La Terre s'est déjà réchauffée d'environ 0,8°C depuis l'époque préindustrielle et, comme le souligne Le Monde, "les trois dernières décennies sont 'probablement' les plus chaudes depuis au moins mille quatre cents ans".
Entre 0,3°C et 4,8°C de plus sur la période 2081-2100 par rapport à la période 1986-2005
Concernant l'ampleur possible du réchauffement d'ici la fin du siècle, le Giec retient quatre scénarios possibles, sans se prononcer sur la probabilité de chacun d'entre eux. Les experts estiment ainsi probable que la Terre se réchauffe entre 0,3°C, dans le scénario le plus optimiste, et 4,8°C sur la période 2081-2100 par rapport à la température moyenne de la période 1986-2005. L'objectif des 195 pays négociant sous l'égide de l'ONU était de ne pas dépasser 2°C d'ici à 2100.
La forte incertitude dépend évidemment en premier lieu des quantités de gaz à effet de serre qui seront émises dans l'atmosphère dans les prochaines décennies. "Limiter le changement climatique va nécessiter des réductions substantielles et durables des émissions de gaz à effet de serre", indique dans un communiqué Thomas Stocker, vice-président du Giec.
Le niveau de la mer en hausse de 26 à 82 cm, contre 18 à 59 cm prévus dans le rapport de 2007
S'agissant de la hausse du niveau de la mer, l'une des conséquences majeures du réchauffement, le Giec revoit aussi à la hausse ses projections : les scientifiques estiment désormais qu'elle peut monter en moyenne de 26 à 82 cm d'ici à 2100 contre 18 à 59 cm dans le rapport 2007.
Les climatologues prennent par ailleurs désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a six ans : un écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.
Des évènements météorologiques plus intenses
Les experts du Giec s'attendent également à ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses, même si certains aspects ne sont pas encore tout à fait clairs.
"Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins, même s'il va y avoir des exceptions", égrène Thomas Stocker.
Les deux volets suivants du cinquième rapport (sur les impacts attendus et les moyens de les atténuer) sont attendus au printemps 2014 avant une synthèse globale en octobre 2014.
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