Climat : le niveau de CO2 dans l'air au plus haut depuis 4 millions d'années, selon une agence américaine
Cette accumulation atmosphérique a atteint, en mai, un niveau 50% plus élevé que durant l'ère pré-industrielle, d'après un relevé réalisé à Hawaï, loin de toute pollution locale.
Les compteurs continuent de s'affoler. La concentration de CO2 dans l'atmosphère a atteint en mai un niveau jamais vu sur Terre depuis environ 4 millions d'années, a alerté, vendredi 3 juin, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).
La barre des 420 parties par million (ppm) a été franchie, contre 419 ppm en mai 2021 et 417 ppm en mai 2020. Le mois de mai est généralement celui qui enregistre un taux de dioxyde de carbone le plus élevé chaque année. Ces mesures sont effectuées à l'observatoire de Mauna Loa à Hawaï, idéalement situé en hauteur sur un volcan, lui permettant de ne pas être influencé par une pollution locale.
Des niveaux 50% supérieurs à l'ère pré-industrielle
Avant la révolution industrielle, le niveau de CO2 se maintenait de façon constante autour de 280 ppm. Il en fut ainsi durant les quelque 6 000 années de civilisation humaine l'ayant précédée, selon la NOAA.
Le niveau atteint aujourd'hui "est comparable" à ce qu'il était il y a "entre 4,1 et 4,5 millions d'années, lorsque les niveaux de CO2 étaient proches ou au-dessus des 400 ppm", souligne l'agence. A l'époque, le niveau de la mer était de 5 à 25 mètres plus élevé, assez pour que de nombreuses grandes villes actuelles se trouvent sous l'eau. Et de larges forêts occupaient des régions de l'Arctique, selon des études.
Un record dû à l'activité humaine
L'activité humaine est responsable de ce nouveau plus haut, affirme la NOAA. En cause : la production d'électricité à l'aide d'énergies fossiles, les transports, la production de ciment ou encore la déforestation. Le CO2 est un gaz à effet de serre qui a pour effet d'emprisonner la chaleur, causant peu à peu un réchauffement de la planète. Il persiste dans l'atmosphère et les océans durant des milliers d'années.
Ce réchauffement entraîne déjà des conséquences dramatiques, dont la multiplication de vagues de chaleur, de sécheresses, d'incendies ou d'inondations, rappelle la NOAA.
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