Climat : cinq ans après l'Accord de Paris, Macron dit "welcome back" aux Etats-Unis
Les signataires de l'accord doivent soumettre d'ici fin 2020 une révision de leurs engagements. Seulement une vingtaine de pays, représentant moins de 5% des émissions mondiales, l'ont déjà fait.
Ce qu'il faut savoir
"Welcome back !" A l'occasion d'un sommet virtuel destiné à relancer les efforts pour lutter contre le réchauffement climatique, cinq ans après la signature historique de l'Accord de Paris, Emmanuel Macron a salué en anglais, samedi 12 décembre, le retour annoncé des Etats-Unis dans cet accord, avec l'arrivée au pouvoir de Joe Biden.
L'ONU appelle le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé "les responsables du monde à déclarer l'état d'urgence climatique dans leur pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte". Il y a cinq ans, la communauté internationale s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2°C, et si possible +1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle.
Des engagements insuffisants. Mais les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre pris par les différents pays "n'étaient pas suffisants" et "n'ont pas été respectés", a souligné Antonio Guterres. Le patron de l'ONU a donc appelé à "réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010".
Les "bons élèves" invités à prendre la parole. Les dirigeants conviés, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel ou le président chinois Xi Jinping, ainsi que des représentants d'entreprises, de la société civile et de peuples indigènes, participeront à ce sommet organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie. Les orateurs ont été sélectionnés en raison de l'ambition de leurs objectifs pour le climat, selon les organisateurs, qui promettent qu'"il n'y aura pas de place pour des déclarations générales". Parmi les absents, le Brésil et l'Australie, aux objectifs jugés insuffisants.
Une étape avant la COP26. Le sommet, qui se veut aussi une étape en vue de la COP26, organisée en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse, sera ouvert par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à 15 heures, heure française. Ce dernier a d'ores et déjà annoncé dans un communiqué que le Royaume-Uni allait arrêter "dès que possible" de soutenir financièrement des projets d'énergies fossiles à l'étranger. Le gouvernement britannique s'est en outre engagé à réduire les émissions de CO2 d'au moins 68% d'ici 2030.
Des annonces en amont. Avant le sommet, plusieurs Etats ont annoncé des plans ambitieux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'"au moins 55%" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone. La Chine, plus grand pollueur au monde, a récemment annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060, tandis que le président élu Joe Biden s'est engagé à ce que les États-Unis atteignent cet objectif d'ici 2050.