L'Inde entame sa révolution solaire
Lors de la COP21 fin 2015, l'Inde s'est engagée à multiplier par 25 ses capacités de production d'énergie solaire en sept ans. Le pays mène une politique d'incitation fiscale agressive en la matière.
Dans la plaine désertique de l'Andhra Pradesh, à 140 km de Bangalore, au sud de l'Inde, un océan noir réfléchit la lumière. Ce sont les 340 000 panneaux solaires de l'entreprise indienne ACME, l'un des deux plus importants producteurs d'énergie photovoltaïque du pays. Cette centrale d'une capacité de 50 megawatts distribue de l'électricité à 100 000 foyers alentours. Elle illustre surtout la révolution solaire qui prend forme en Inde. Troisième émetteur de gaz à effet de serre au monde, le pays a promis lors la Conférence sur le climat, la COP21, qui s'est tenue à Paris fin 2015, que 40% de son énergie installée serait d'origine renouvelable d'ici 2030.
Un énergie solaire au coût de plus en plus attrayant
L'engagement de l'Inde porte notamment sur le secteur solaire, avec la promesse ambitieuse de multiplier par 25 en seulement sept ans ses capacités de production. "Nous avons beaucoup de main d'œuvre dans le pays, donc nous pouvons bâtir une centrale de 50 ou 100 megawatts en seulement trois à six mois, explique Dinesh Reddy, le responsable de ce parc. Le plus long est de se procurer le matériel, car les modules viennent de Chine."
Une centrale solaire est très facile à entretenir, comparée à n'importe quelle usine de production d'électricité.
Dinesh Reddyà franceinfo
L'Inde a multiplié ses capacités photovoltaïques par deux en seulement un an, ce qui place le pays au septième rang mondial, devant la France. Cette évolution a été rendue possible par une politique publique agressive d'incitations fiscales et d'enchères compétitives. Le prix mondial des équipements a également fortement baissé. Résultat : le tarif du solaire indien a baissé de 24% en un an... jusqu'à devenir dans certaines régions l'énergie la moins chère.
"L'énergie renouvelable est en train de devenir financièrement attrayante, confirme Vinay Rustagi, directeur de la société de conseil en énergies renouvelables, Bridge to India. Le coût de l'électricité issue du renouvelable chute en-dessous de celui de l'électricité issue du charbon importé. C'est le contraire de ce qui est arrivé dans les pays occidentaux, où les énergies renouvelables ont été encouragées par des subventions. Quand ces dernières ont baissé, la croissance du renouvelable s'est complètement arrêtée."
Ces facteurs devraient permettre à l'Inde de tenir ses engagements ambitieux prononcés lors de la COP21. L'enjeu est de taille : 300 millions d'Indiens ne sont toujours pas raccordés à l'électricité, dont la production est encore en grande partie assurée par le charbon.
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