Dans le massif du Mont-Blanc, des bénévoles aident les chercheurs à étudier l'environnement
Depuis plus de 15 ans, le Crea Mont-Blanc, ONG spécialisée dans l'étude des changements climatiques en montagne, a à coeur d'associer le grand public à ses recherches. Parce que partager les connaissances, c'est permettre au plus grand nombre d'agir pour l'environnement.
Quoi de plus emblématique que le massif du Mont-Blanc pour oberver les impacts des changements climatiques ? Et pour en comprendre les enjeux quand on n'est pas spécialiste, rien de tel que de mettre la main à la pâte. C'est ce qu'on appelle la science participative. Cette collaboration entre grand public et scientifiques est la marque de fabrique du Crea Mont-Blanc, pour lequel travaille Brad Carlson. A ce titre, le Centre de Recherche sur les Écosystèmes d'Altitude a d'ailleurs remporté en 2017 le prix "Momentum for change" décerné par les Nations unies.
L'ONG, basée à Chamonix, étudie l'impact des changements climatiques sur la biodiversité en montagne. Un travail de recherche que les scientifiques ont donc aussi à coeur de partager avec le plus grand nombre à travers toutes sortes d'incitations et d'invitations. Il y a par exemple Phénoclim, un programme de suivis de la faune et de la flore, les séances mensuelles de "science sandwich", pour grignoter un bout en écoutant un chercheur parler faune et flore ou encore le projet Wild Mont-Blanc pour identifier des animaux alpins. Et pour ceux qui ont un peu plus de temps, la possibilité également de partir une journée collecter des données sur des sites d'observation dans le massif du Mont-Blanc.
De l'émerveillement nait l'engagement
Installé en France depuis une dizaine d'années, chercheur au Crea et guide de haute-montagne, Brad Carlson, a récemment emmené un groupe de bénévoles sur le site d'études de la Loriaz, au dessus de Vallorcine, dans la vallée de Chamonix. Objectif de cette journée : faire un inventaire de la végétation sur des emplacements délimités (des placettes) pour pouvoir comparer les résultats avec les observations faites au même endroit en 2017. Alors que les changements climatiques sont deux fois plus marqués dans les Alpes qu'ailleurs en France, ces données vont permettre de vérifier comment évolue la flore en altitude : la forêt progresse-t-elle ? De nouvelles plantes colonisent-elles les hauteurs ? "On a besoin de compléter ce qu'on voit avec les images satellites avec les yeux des bénévoles", explique Brad Carlson.
"On aime ce qui nous a émerveillé et on protège ce que l'on aime" disait le commandant Cousteau. Les chercheurs du Crea ont transformé la deuxième partie de la phrase en y ajoutant "on étudie ce que l'on aime", Brad Carlson peut l'assurer : sensibiliser le public et partager avec lui pour que naisse cet émerveillement reste la meilleure recette pour l'inciter ensuite à agir.
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