: En images Pénurie d'eau, coupures d'électricité, oiseaux tombés du ciel... L'Inde et le Pakistan écrasés par une vague de chaleur extrême
Depuis plusieurs semaines, les habitants de ces deux pays sont confrontés à des épisodes de canicule. Au Pakistan, les températures ont même dépassé les 50 degrés.
Une canicule sans précédent. Depuis fin avril, des pans entiers de l'Inde et du Pakistan subissent une vague de chaleur historique. Ces températures anormalement élevées perdurent, alors que le mois de mai – qui correspond à la saison sèche et chaude dans ces régions – est déjà habituellement le mois le plus chaud dans ces régions de l'Asie du Sud les plus densément peuplées du monde.
Dans la partie sud du Pakistan, les 51 degrés ont été atteints à Jacobabad. Soit "la température la plus élevée de 2022 au monde", signale un tweet relayé par Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. En Inde, le thermomètre pourrait monter jusqu'à 46 degrés à New Delhi, dimanche 15 mai, selon les prévisions, comme dans la majeure partie du nord-ouest du pays, avant une amélioration escomptée avec l'arrivée de la mousson. Franceinfo revient en images sur les conséquences de ces chaleurs extrêmes.
A Karachi, des ouvriers dorment dehors pour trouver un peu de fraîcheur
Dans la grande ville portuaire pakistanaise de Karachi, pour trouver un peu de fraîcheur la nuit, des ouvriers dorment dehors, sur des matelas posés à même le sol sur le terre-plein central entre deux routes.
La province méridionale du Sindh, dont Karachi est la capitale, est particulièrement frappée par la hausse des températures. Vendredi, le mercure a grimpé à plus de 50 °C à Jacobabad, a annoncé le service météorologique pakistanais (PMD). Au plan national, les températures sont entre 6 et 9 °C "au-dessus de la normale", a souligné le PMD. Le thermomètre a affiché vendredi autour de 40 °C dans la capitale, Islamabad, et les autres grandes villes de Karachi (au sud), Lahore (à l'est) et Peshawar (au nord-ouest).
Un pont emporté par une crue fulgurante
Heatwave triggered Glacial Lake Outburst Flood (GLOF) in Gilgit Baltistan destroying agricultural land, the Hassan Abad bridge & sweeping houses along. Pakistan meteorological department forecasts more GLOF events in the norther areas particularly in Chitral. #ClimateChange pic.twitter.com/O56NHKCMI7
— Iftikhar Firdous (@IftikharFirdous) May 7, 2022
Dans le nord du Pakistan, la hausse des températures a provoqué la fonte d'un lac glaciaire. La digue s'est rompue, libérant des flots qui ont dévalé la pente et tout emporté sur leur passage. Dans la région du Gilgit-Baltistan, sur la route de montagne reliant la région à l'ouest de la Chine, le pont du village d'Hassanabad s'est effondré.
D'après la ministre du Changement climatique pakistanaise, Sherry Rehman, 33 des 7 000 lacs glaciaires du pays risquent de déborder. La canicule est, selon elle, la "conséquence directe du stress climatique".
A New Delhi, les habitants cherchent la moindre zone d'ombre
Les habitants de la capitale indienne sont à l'affût de la moindre zone d'ombre, afin d'échapper à la chaleur écrasante qui s'abat sur New Delhi, où les 44 degrés ont été atteints. Certains se reposent sous un pont qui enjambe le lit de la rivière Yamuna.
En début de semaine, au Pakistan voisin, le gouvernement avait appelé les habitants de Lahore à rester à l'ombre "pendant les heures les plus chaudes de la journée".
Des personnes mobilisées pour rafraîchir les passants à Karachi
Sous un soleil de plomb qui frappe les rues de Karachi, des personnes vêtues de vestes fluorescentes ont pour mission de rafraîchir les travailleurs et les passants. Les autorités pakistanaises, comme indiennes, ont mis en garde leurs concitoyens contre les risques des fortes chaleurs pour la santé.
Des pénuries d'eau en Inde et au Pakistan
En Inde, la canicule record entraîne des pénuries d'eau. Des millions d'habitants sont concernés. Des distributions s'improvisent, comme ici à l'extérieur de ce temple, situé dans les vieux quartiers de Delhi.
Au Pakistan, le débit du fleuve Indus a été réduit de 65% cette année "en raison du manque de pluies et de neige", selon le porte-parole du département de l'Irrigation dans le Pendjab, Adnan Hassan. Son bassin procure 90% de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU. Le manque d'eau pourrait également affecter les cultures. "Il y a un vrai risque de pénurie de nourriture et de récoltes cette année dans le pays, si ce manque d'eau doit persister", a prévenu Adnan Hassan.
Des coupures d'électricité à cause des climatiseurs
Les mois de mars et d'avril, exceptionnellement chauds, ont fait grimper la consommation d'électricité, en Inde comme au Pakistan, notamment pour alimenter les climatiseurs gourmands en énergie. Les centrales électriques manquent à présent de charbon pour répondre à la demande.
Plusieurs villes pakistanaises ont dû subir jusqu'à huit heures de coupure de courant par jour. "La situation dans toute l'Inde est désastreuse", a déploré le ministre en chef de New Delhi, qui a averti que des coupures de courant dans les hôpitaux et le métro de la capitale étaient possibles, rapporte la RTS.
Les vaches fuient la chaleur...
Au Pakistan, dans la ville de Larkana, ces vaches se rafraîchissent dans un bassin pour supporter la canicule. La presse pakistanaise a signalé que, dans l'est du pays, des moutons étaient morts d'insolation et de déshydratation, dans le désert du Cholistan, au Pendjab, la province la plus peuplée et le grenier à céréales du Pakistan.
... Et les oiseaux tombent du ciel
En Inde, les oiseaux déshydratés tombent du ciel et restent inertes au sol sous le soleil. A Ahmedabad, une ville de l'ouest du pays, "au moins 50 à 60 oiseaux" sont soignés "quotidiennement" à l'hôpital vétérinaire Jivdaya Trust, témoigne au Parisien Gira Shah, cofondatrice de l'hôpital.
D'après l'Organisation météorologique mondiale des Nations unies (OMM), cette vague de chaleur record est "cohérente" avec le changement climatique.
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