Fin des véhicules diesel et essence, prime de transition, charbon… Ce qu'il faut retenir du plan climat présenté par Nicolas Hulot
Plus aucune voiture diesel ou essence ne sera vendue en France d'ici 2040 : c'est l'objectif affiché par le ministre de la Transition écologique et solidaire. Découvrez les autres mesures en faveur du climat présentées au cours de sa conférence de presse.
Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, a présenté son plan climat, jeudi 6 juillet. Objectif : dessiner la stratégie de la France pour limiter ses émissions de gaz à effet de serre et traduire en actes la volonté d'Emmanuel Macron de défendre l'accord de Paris. Cette architecture générale "se déclinera en plans d'action qui vont s'étaler dans le temps", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à son ministère. Franceinfo vous résume ses principales annonces.
"La fin de la vente" des voitures diesel et essence d'ici 2040
"Nous annonçons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d'ici 2040", a déclaré Nicolas Hulot, reconnaissant que cet objectif est "lourd", notamment pour les constructeurs automobiles.
C'est une "véritable révolution", mais "les conditions sont là", a jugé le ministre. "Nos propres constructeurs ont dans leurs cartons de quoi alimenter et incarner cette promesse (...) qui est aussi un agenda de santé publique", a-t-il ajouté.
Une prime pour acheter un véhicule plus propre
A plus brève échéance, "chaque Français" pourra bénéficier d'une "prime de transition" pour se débarrasser d'une voiture polluante au profit d'un véhicule plus propre, a annoncé Nicolas Hulot. Cette prime permettra de "remplacer un [véhicule] diesel datant d'avant 1997 ou essence d'avant 2001 par un véhicule plus propre neuf ou d'occasion". Le ministre n'a pas précisé quel serait le montant de cette prime.
Les "passoires thermiques" et la précarité énergétique éradiquées en dix ans
Les "passoires thermiques", ces bâtiments mal isolés et consommant trop d'énergie, doivent être éradiqués dans les "dix ans" à venir, a promis le ministre. "Le sujet de l'efficacité énergétique est un sujet où tout le monde gagne" et dont "la rentabilité n'est pas compliquée à démontrer", a-t-il estimé. "Je considère que ce ne sont pas des dépenses mais des investissements", a-t-il ajouté, évoquant l'utilisation de 4 milliards d'euros du plan d'investissement de 50 milliards d'euros annoncé par le Premier ministre.
Dans le secteur du logement, un autre "objectif est d'éradiquer complètement la précarité énergétique". "Nous avons dix ans pour [le] satisfaire", a-t-il encore dit. "Le gouvernement va proposer à tous les Français modestes un diagnostic aux locataires et propriétaires en situation de précarité énergétique, qui ont du mal à se chauffer", a-t-il précisé.
La fin de l'importation des produits contribuant à la déforestation
Nicolas Hulot souhaite mettre fin à l'importation des produits forestiers ou agricoles contribuant à la déforestation dans le monde. "Le plan climat prévoit de mettre fin à cette déforestation importée, c'est-à-dire aux produits qui contribuent à la destruction des trois grands bassins de forêt tropicale du monde, l'Amazonie, l'Asie du Sud-Est et le bassin du Congo, notamment pour la production d'huile de palme ou de soja non durable", a expliqué le ministre.
"Cette décision est très importante", selon lui, "car nous allons fermer une fenêtre qui donnait la possibilité d'incorporer de l'huile dans les biocarburants." Nicolas Hulot a rappelé que la déforestation représentait plus de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et a appelé à être cohérent avec l'accord de Paris en agissant pour la réduire.
La fin des énergies fossiles d'ici 2040
"Tout nouveau permis d’exploitation de pétrole, de gaz, de charbon, y compris pour toutes les énergies non conventionnelles, sera interdit" en France. Un projet de loi en ce sens sera soumis au Parlement à "la fin de l’été ou le début de l’automne", s'est engagé Nicolas Hulot. "Tout nouveau projet d’exploration d’hydrocarbures" sera interdit, avec l'objectif d'en finir "définitivement" avec les énergies fossiles. Les permis d'exploitation en cours ne sont pas concernés. Avec ces interdictions, le ministre espère qu'il n'y aura plus aucun gisement d’énergies fossiles exploité en France en 2040.
Avant cette date, "la France proposera que d'ici 2022, nous cessions toute production d'électricité à partir du charbon", "en accompagnant évidemment les salariés qui vont être impactés par ces décisions-là". "Le charbon, qui est aujourd'hui la principale source de pollution sur la planète, représente chez nous 5%. C'est peu, mais c'est beaucoup trop", a justifié le ministre.
L'objectif de la "neutralité carbone" pour 2050
Nicolas Hulot a répété l'objectif fixé mardi par le Premier ministre : l'horizon 2050 pour arriver à une "neutralité carbone", c'est-à-dire pour que le niveau des émissions de gaz à effet de serre ne soit pas plus élevé que les émissions capturées (par les forêts ou d'autres procédés de captage à définir). Ce nouvel objectif est plus ambitieux que le précédent, qui était de diviser par quatre les émissions françaises entre 1990 et 2050, avec une baisse de 40% en 2030.
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