Isère : comment la station des Deux-Alpes fait reculer la fonte du glacier
Le glacier des Deux-Alpes, à près de 3 000 mètres d'altitude, est en train de fondre. Pour le maintenir, il faut faire ce que la nature ne fait plus : remettre de la neige artificielle.
Ils font désormais partie du paysage et leur souffle glacé est un bruit familier des stations de montagne. Aux Deux-Alpes (Isère), l'ingénieur nivologue Arnauld Guerrand a imaginé des enneigeurs, système unique en Europe, pour protéger le glacier du réchauffement climatique. Leur mission consiste à gérer des tempêtes de neige dites de "culture" qui peuvent faire gagner jusqu'à trois mètres d'épaisseur avec une densité plus importante. Arnauld Guerrand a créé lui-même son rôle de responsable de l'enneigement il y a dix ans.
4 000 euros par hectare skiable
Pour que cette neige ne soit pas trop dispendieuse en eau et en énergie, il s'appuie sur deux caractéristiques : deux lacs, l'un au pied du glacier à 3 200 mètres et l'autre à mi-pente au-dessus du village à 2 400 mètres. Cet or blanc coûte 4 000 euros par hectare skiable, il faut déverser l'équivalent de cinq piscines olympiques de neige pour chaque hectare et recommencer plusieurs fois par an. Avec deux degrés de réchauffement global, les scientifiques du laboratoire de glaciologie de Grenoble ne se font pas d'illusion : enneigeurs ou pas, les glaciers auront disparu d'ici la fin du siècle. Pour l'instant, les zones les plus fréquentées par les skieurs sont donc les plus préservées du réchauffement climatique. Aux Deux-Alpes, 500 000 skieurs sont attendus cet hiver.
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