Réchauffement climatique : le débit du Rhône pourrait baisser de 20% dans les trente prochaines années

Avec le changement climatique, le débit du Rhône pourrait baisser jusqu'à 20% dans les trente prochaines années, alerte l'Agence de l'eau dans une étude publiée vendredi 3 mars. Sous l'effet notamment des températures de l'air en hausse (+1,8°C en moyenne entre 1960 et 2020), de l'assèchement des sols ou encore de la baisse de la quantité de neige, la réduction du débit du fleuve "devient une préoccupation collective", résume cette étude.

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Les débits d'étiage, c'est-à-dire le niveau le plus bas des eaux, ont déjà baissé de 7% à la sortie du Léman et de 13% à Beaucaire, dans le Gard, près de la Camargue, souligne l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse. Les projections laissent prévoir "une baisse de 20% supplémentaires des débits moyens d'été à Beaucaire dans les trente prochaines années". Et "la baisse des débits d'étiage sera même beaucoup plus forte sur certains affluents du Rhône, de l'ordre de 40% en moyenne pour l'Isère et 30% pour la Drôme et la Durance", prévient l'Agence.

Une "ressource" qui n'est pas "inépuisable"

La baisse des débits du Rhône génèrera notamment des "contraintes de fonctionnement accrues pour les centrales nucléaires à circuit de refroidissement ouvert", selon l'Agence de l'eau. S'il "restera à moyen-terme un fleuve puissant, avec des débits en général élevés", le Rhône "n'échappe pas à la question du partage de la ressource en eau" et "ne peut plus être géré comme une ressource inépuisable", souligne Laurent Roy, directeur général de l'Agence. "La recherche de pratiques plus sobres et la lutte contre les gaspillages sont utiles pour l'avenir", ajoute-t-il.