Pluies abondantes : "Les plantes ne poussent pas", se désole une agricultrice des Yvelines

Les sols sont gorgés d'eau, les jeunes pousses privées de lumière et de chaleur. Et pour parfaire le tableau, les limaces sont à la fête. Il y aura "forcément" des conséquences sur les prix, annonce la céréalière.
Article rédigé par franceinfo
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  (CATHERINE AULAZ / MAXPPP)

Avec une forte augmentation des pluies partout sur le territoire, le printemps 2024 s'annonce comme le plus pluvieux depuis 15 ans. Ce printemps enregistre déjà une augmentation de 34% des précipitations par rapport aux normales des 30 dernières années.Ce printemps pluvieux n'a pas seulement gaché les premiers week-ends prolongés, préludes des vacances, mais il a aussi retardé et compliqué les semis printaniers de nombreux agriculteurs qui sont inquiets.

Cet excès de pluie est lié au phénomène dit de "goutte froide" sur la France. Les céréaliers sont particulièrement préoccupés. "Les plantes ne poussent pas", se désole samedi 1er juin sur franceinfo Amandine Muret-Béguin, agricultrice céréalière et membre de la FRSEA des Yvelines. "Les sols sont complètement gorgés d'eau, ils n'arrivent plus à boire l'eau qui arrive en excès", décrit la céréalière. "Il faut savoir que sur notre région [l'Île-de-France] on est à peu près à 650 millimètres de pluie par an, là depuis le 1er janvier on est déjà à plus de 470 millimètres. C'est pour vous dire la quantité qu'il a pu tomber ; actuellement les champs sont impraticables et on s'inquiète surtout pour les rendements à la récolte". Ainsi, "forcément ça va jouer sur les prix pour plusieurs raisons". 

En plus de la pluie, des ravageurs voraces

Amandine Muret-Béguin raconte qu'elle ne peut pas semer la totalité de son maïs parce qu'elle ne peut pas accéder à ses champs, au risque d'embourber son matériel. Et pour les cultures déjà plantées, "il y a un manque de luminosité et de chaleur, les plantes ne poussent pas". Autre conséquence pour les céréaliers : la présence excessive de limaces qui mangent les plantes. "Ça pose énormément de problème, c'est carrément destructeur.

"Une plante qui est en train de pousser n'a même pas le temps de lever qu'elle est déjà mangée et ravagée par des limaces."

Amandine Muret-Béguin, agricultrice céréalière

à franceinfo

"On peut ravager des champs entiers à cause des limaces", s'alarme l'agricultrice.

Face à cette situation des aides sont-elles possibles ? "En effet, vous pouvez déclencher des aides des assurances, mais le problème c'est qu'elles agissent à une certaine perte de rendement, il faut savoir quand les déclencher. Au final, est-ce que ça vaut le coup ? D'autant qu'on n'arrive pas encore à estimer la perte de rendement réelle que l'on aura sur nos exploitations", analyse l'agricultrice.

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