Sécheresse : "Il va falloir compenser notre retard dans le recyclage des eaux usées", explique Veolia
D'après Veolia Eau France, il existe en France un réel "savoir-faire" depuis des décennies et des technologies suffisantes pour multiplier les projets fiables de recyclage de l'eau à grande échelle.
Se servir des eaux usées pour irriguer les champs, faire tourner des usines et même produire de l'eau potable : c'est le principe du "recyclage des eaux usées", qui consiste à réinjecter les eaux sales dans le circuit de l'eau classique, grâce à un traitement spécifique. Une technologie efficace pour affronter la sécheresse et qui devrait s'imposer en France dans les prochaines années, défend mardi 2 août sur franceinfo Pierre Ribaute, directeur général de Veolia Eau France. "Moins de 1 % des eaux usées sont actuellement traitées à des fins de réutilisation", détaille-t-il. "C'est 8 % en Italie, 15 % en Espagne... Il va falloir compenser notre retard."
Selon Pierre Ribaute, le changement climatique va de toutes les manières contraindre la France à faire des efforts : "Notre pays a un climat tempéré qui va évoluer vers un climat semi-aride. Comme en Israël, à Malte, en Italie ou en Espagne, des pays dans lesquels le manque d'eau a conduit à recycler les eaux usées. Jusqu'à présent, nous ne manquions pas trop d'eau en France mais cette situation est définitivement en train de changer", souligne-t-il, tout en assurant qu'il existe un réel "savoir-faire" depuis des décennies et des technologies suffisantes pour multiplier les projets fiables de recyclage de l'eau à grande échelle. En revanche, "la réglementation doit évoluer en France", estime-t-il.
Parmi les projets en cours, susceptible de démocratiser la transformation des eaux usées en eau potable : celui de Vendée Eau qui prévoit d'utiliser les eaux de la station d'épuration des Sables d'Olonne pour garantir la consommation de 200 000 habitants. "90 % de l'eau en Vendée provient des rivières... Or, avec la sécheresse, elles ne permettent plus de répondre à la demande. Nous sommes donc convaincus que ce type de projet va se multiplier", conclut Pierre Ribaute.
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