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Une plainte pour inaction climatique jugée recevable : l'espoir d’"une décision qui s'apparente à celle de Monsanto"

La justice européenne vient d'accepter d'examiner une plainte pour "inaction climatique" contre les Etats européens. Elle a été déposée par dix familles, dont un producteur de lavande installé dans la Drôme.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Drôme Ardèche
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un producteur de lavande de la Drôme fait partie des plaignants, qui réclament auprès de la justice européenne de plus fortes réductions de CO2. (BORIS HORVAT / AFP)

"Mes récoltes ont baissé en moyenne de 44% sur les dix dernières années, sans compter cette année", déplore Maurice Freschet, un producteur de lavande de Grignan (Drôme). Il fait partie des dix familles qui ont saisi la justice européenne pour réduire davantage les émissions de CO2. La Cour de justice de l'Union européenne a annoncé, lundi 13 août, qu'elle acceptait d'examiner cette plainte pour "inaction climatique". C'est la première fois qu'une telle assignation est jugée recevable en Europe.

Accompagné par neuf autres familles, ce lavandiculteur de Grignan reproche aux États européens leur inaction face au réchauffement climatique. Maurice Freschet n'est pas intéressé par de l'argent, explique-t-il à France Bleu Drôme Ardèche, mais demande des mesures concrètes pour préserver le climat. Il reste mesuré après l'annonce de la Cour de justice : "Le jour où on apprendra que les rejets climatiques seront encadrés et contraignants pour les États, alors là, oui, je commencerai à sourire. Mais on sera loin d'avoir résolu le problème".

"Droits bafoués"

Marie Toussaint, présidente de Notre affaire à tous, l'une des ONG qui a déposé la plainte, salue "une victoire". "Pour la première fois, des citoyens vont pouvoir plaider leur cause au sujet du climat et de l'environnement devant les tribunaux de l'Union européenne", explique-t-elle à France Bleu Drôme Ardèche. "On pourrait avoir de la part des juges une décision qui s'apparente à celle de Monsanto : des juges qui écoutent les citoyens et qui disent qu'ici, des droits sont bafoués."  

En mai 2018, dix familles originaires du Portugal, d'Allemagne, de France, d'Italie, du Kenya, de Roumanie, et de Fidji, auxquelles s'est jointe l'Association suédoise des jeunes Samis, ont poursuivi le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne pour "objectif climatique inadéquat" et "violation des droits humains". Ils ont désormais deux mois pour présenter leur défense au tribunal européen.

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