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Vidéo Et si on recongelait l'Arctique pour le sauver du réchauffement ?

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions

L'idée est étudiée par des chercheurs de l'université de l'Arizona. Mais le projet pourrait être aussi coûteux qu'inutile. Explications. 

Ainsi fond, fond, fond, la glace en Arctique. Pour endiguer ce phénomène, des chercheurs de l'université de l'Arizona ont planché sur une solution pour lutter contre le réchauffement du pôle Nord (et les bouleversements qui en découlent). Le résultat de leur réflexion, publié dans la revue scientifique Earth's Future (en anglais) fin janvier, a de quoi surprendre par son apparente simplicité : les scientifiques proposent en effet... de le recongeler. 

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Les chercheurs envisagent de fabriquer des pompes fonctionnant grâce au vent, flottant sur des bouées et disséminées dans l'océan Arctique. Leur mission : aspirer l'eau froide située sous la glace, la stocker dans une cuve puis la pulvériser à la surface de la banquise, afin qu'elle regèle rapidement. Un prototype est attendu d'ici la fin de l'année, avance la chaîne CNN (en anglais)

Un projet coûteux... pour un résultat vain ?

Si le projet se concrétise, la glace pourrait regagner un mètre d'épaisseur. "C'est un changement significatif", affirme Steven Desch, l'un des auteurs de l'étude interrogé par CNN, qui rappelle que la glace de mer ne prend que deux à trois mètres d'épaisseur durant l'hiver.

Sur le papier, le procédé semble simple. Pourtant, sa mise en œuvre nécessite un chantier dantesque, même si les chercheurs estiment qu'il suffirait de reconstituer de la glace sur 10% de la surface de banquise. Ainsi, on reviendrait au niveau d'il y a quinze ans, estime Steven Desch. Cela équivaut tout de même à fabriquer pas moins de dix millions de pompes. Selon les calculs du New York Post (en anglais), cela demanderait donc dix millions de tonnes d'acier par an, soit un huitième de la production annuelle des Etats-Unis.

Le coût du projet s'annonce donc considérable. Les chercheurs de l'université l'ont d'ores et déjà chiffré à 470 milliards d'euros, étalés sur une période de dix ans. De quoi douter de sa viabilité, d'autant que le réchauffement semble, lui, inéluctable. Sur CNN, Julienne Stroeve, une chercheuse au Centre américain de données sur la neige et la glace, rappelle ainsi que les pompes éoliennes ne serviront à rien si l'air chaud, dû au réchauffement de l'atmosphère, continue de remonter vers le pôle Nord. Et sur ce point, les solutions politiques mettent du temps à arriver. 

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