Comment se protéger contre la pollution aux particules fines?
Rien ne sert de porter un masque ou de rester confiné chez soi. Explications.
Le ciel est bleu uniforme, le soleil brille et il n'y a pas un souffle de vent. La météo parfaite et c'est la fête aux particules fines. Le plus haut seuil de mise en garde pour ce type de pollution a été déclenché vendredi 7 mars en Ile-de-France par les organismes chargés de la qualité de l'air.
Comment faire pour s'en protéger ?
Est-ce que je dois rester chez moi ?
Non. Aucun des organismes de l'Etat chargé de la santé publique ne recommande le confinement. "Il convient donc de ne pas modifier les pratiques habituelles d'aération et de ventilation" écrit même le Haut Conseil de la Santé Publique (PDF). Vous pouvez ainsi ouvrir les fenêtres pour aérer. En effet, la pollution intérieure de l'air peut elle aussi être nocive.
En revanche, si vous êtes parmi les publics considérés comme sensibles, personnes âgées, individus souffrant de difficultés respiratoires ou enfants en bas âges, vous pouvez éviter les zones les plus touchées par les pics de pollution. Concrètement, il s'agit du cœur des agglomérations ainsi que des axes les plus fréquentés par les voitures, autour desquels sont enregistrées les plus fortes concentrations de particules.
Enfin, il faut éviter de fumer ou de faire des travaux. En effet, le tabac, les solvants, colles et autres peintures sont des facteurs irritants et aggravants.
Est-ce que je dois porter un masque ?
Non. "C'est souvent plus une gêne qu'une aide", assène Arthur Depas d'Air Parif, joint par francetv info. "Ça ne sert à rien", abonde le Pr Denis Charpin, chef du service de pneumologie au CHU de Marseille interrogé par Le Figaro. Il précise : "Plus [les particules] sont fines, plus elles sont agressives et rentrent loin dans les bronches, et plus l'effet inflammatoire est grand." Or les masques chirurgicaux et les foulards ne filtrent pas plus de particules que les barrières naturelles que sont, entre autres, les poils du nez, c'est-à-dire les particules les plus grosses.
Même les masques équipés d'un filtre à charbon, plus efficaces, laissent passer l'essentiel des polluants, gaz compris.
Est-ce que je peux faire du sport ?
De préférence non. Air Parif, entre autres, indique (PDF) qu'il faut éviter les efforts physiques soutenus en plein air. En effet, au repos, un adulte inspire et expire environ 6 à 10 litres d'air par minute et jusqu'à 200 litres lors d'un effort. L'exposition aux particules fines est multipliée d'autant.
Si vous êtes malgré tout accro au jogging, préférez les heures les moins chaudes de la journée ou quand la nuit est tombée. Et évitez de pratiquer votre sport près d'un axe routier, privilégiez les parcs.
Est-ce que je peux prendre ma voiture ?
Le moins possible, surtout pour les courts trajets de moins de deux kilomètres. D'une part, vous allez accentuer la pollution en circulant. D'autre part, l'habitacle d'un véhicule est l'endroit où l'on respire le plus de particules, deux fois plus qu’un piéton en moyenne.
Si vous y êtes contraint, n'ouvrez pas les fenêtres dans un parking ou un tunnel et adoptez une conduite évitant le plus possible freinage et accélérations, qui accentuent le rejet de polluants.
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