Eau non potable ou infectée, des heures d'attente : la distribution de l'eau est jugée "catastrophique" par l'association "Mayotte a soif"
La situation concernant la distribution de l'eau à Mayotte est "catastrophique", déplore vendredi 3 janvier sur franceinfo Racha Mousdikoudine, présidente de l'association "Mayotte à soif". "Les gens font la queue pendant plusieurs heures sous 40 degrés pour rentrer bredouilles chez eux", décrit-elle. "Ce n'est pas concevable dans un département français."
Questionnée sur les déclarations du ministère de l'Intérieur qui affirme que 100% de la population est raccordée à l'eau courante, distribuée deux jours sur trois, Racha Mousdikoudine assure que "ce n'est pas vrai".
"La crise de l'eau n'a jamais été gérée de façon efficace en temps normal, ce n'est pas là où Chido a tout détruit sur le territoire qu'on allait avoir de l'eau de façon miraculeuse."
Racha Mousdikoudine, présidente de l'association "Mayotte à soif"sur franceinfo
La présidente d'association assure que les remontées qu'elle a, font état de "gens qui boivent de l'eau de rivière infectée". "Il n'y a pas d'eau potable, répète-t-elle, et même si elle arrive dans le robinet, elle n'est pas potable".
Concernant le fait que le ministère de l'Intérieur affirme que les infrastructures de traitement de l'eau potable ont récupéré leur capacité de production, là encore c'est faux affirme Racha Mousdikoudine : "C'est de la communication". "Nous ce qu'on veut c'est avoir de l'eau dans le robinet quand on se lève le matin. Tout ce qui est capacité à 100%, à 200%, à 1 000%, ce n'est pas le problème de l'habitant qui a soif, qui a un nourrisson qui a soif aussi".
La présidente d'association aimerait que l'ARS donne "des pastilles de potabilisation à la population de façon gratuite" pour pallier le fait que les autorités demandent à la population de faire bouillir l'eau quand elle est sale, "mais la bouteille de gaz coûte 23 euros", souligne Racha Mousdikoudine avant d'ajouter : "À Mayotte, les familles comptent quatre ou cinq personnes, donc imaginez".
"On ne veut pas de défilé" de politiques
Questionnée enfin sur la venue des politiques sur l'île, Racha Mousdikoudine estime que c'est "une insulte envers la population". Marine Le Pen - qui doit venir à Mayotte de dimanche à mardi - devrait "mettre ses bottes", lance la présidente d'association. "On a tous les caniveaux qui sont obstrués [...] Qu'elle [Marine Le Pen] aille dans ces caniveaux-là pour prêter main-forte à la population". "On ne veut pas de défilé", assure Racha Mousdikoudine qui le répète : "On veut de l'eau, de la nourriture, que les routes soient dégagées et que les gens soient soignés."
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