Plan "Mayotte debout" : "Pour être debout, il faut avoir à boire et à manger", réagit la députée Estelle Youssouffa qui appelle le gouvernement à "monter en puissance"
"Il faut monter en puissance", affirme, lundi 30 décembre, sur franceinfo, Estelle Youssouffa, députée Liot de Mayotte, alors que le Premier ministre François Bayrou, en déplacement sur l'île, doit présenter le plan "Mayotte debout" d'ici lundi soir pour "apporter des solutions concrètes" au département français dévasté par le passage du cyclone Chido, il y a deux semaines. "Pour être debout, il faut avoir à boire et à manger", commente l'élue, qui appelle à "amplifier l'aide, parce que les gens ont soif et ont faim", et à "penser à aujourd'hui, mais aussi à demain".
La population mahoraise est "préoccupée par sa survie immédiate", résume Estelle Youssouffa. "15 jours après, on en est encore là pour une bonne partie de l'île, même si les efforts sont importants, c'est toujours très lent et très en deçà de nos besoins", déplore la députée. Selon l'élue, "les efforts ont été dirigés vers certaines zones et pas d'autres", notamment "les zones les plus reculées qui n'y ont pas eu accès", alors que "90% de la population a tout perdu". Elle déplore un effort gouvernemental "pas à la hauteur des besoins", "sous-dimensionné".
Des annonces "qui risquent de viser à côté"
L'élue Liot regrette également le manque de moyens pour renforcer la sécurité dans le département. "On a demandé depuis le début l'état d'urgence et le déploiement de l'armée", précise-t-elle, réclamant l'appui de "500 militaires" de l'opération Sentinelle pour "faire de la dissuasion et empêcher les pillages qui sont à l'œuvre à Mayotte". "Ce sont des micropillages, partout, qui font qu'on vit dans une grande insécurité", témoigne Estelle Youssouffa, face à l'absence d'éclairage public et de réseau téléphonique, notamment, pour appeler les secours. "Cette question de l'insécurité est aussi importante que le fait de ne pas avoir d'eau ou d'électricité", indique-t-elle.
Estelle Youssouffa regrette d'ailleurs que les élus Mahorais n'aient pas été consultés sur les annonces à venir "qui risquent de viser à côté". "On constatera, puis on répondra", conclut-elle.
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